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51 croisières plutôt qu’une maison de retraite : le choix audacieux de ce couple pour une retraite sans factures

Julie K.
12 Min de lecture

Un couple australien a choisi une retraite peu conventionnelle : vivre en croisière continue. Face à la hausse des coûts en Ehpad, Marty et Jess Ansen ont réservé 51 croisières consécutives, une option qu’ils jugent plus économique. Ce que révèle leur expérience dépasse le simple aspect financier. Pourquoi cet élément change-t-il la perception traditionnelle de la retraite ?

Les Coûts Exponentiels Des Ehpad En France : Un Contexte Préoccupant

L’évolution récente des frais d’hébergement en Ehpad illustre une tendance préoccupante pour les personnes âgées et leurs familles. En 2023, ces frais ont augmenté de 4,4 % par rapport à l’année précédente, selon un rapport publié par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Cette hausse porte le coût moyen d’une chambre individuelle à 63,50 euros lorsqu’elle bénéficie de l’aide sociale à l’hébergement (ASH), et à 95,60 euros sans cette aide. Ces chiffres traduisent une pression financière croissante sur les retraités dépendants qui doivent assumer une part importante des dépenses liées à leur hébergement.

Toutefois, cette moyenne masque des disparités régionales particulièrement marquées. En région parisienne, par exemple, les tarifs dépassent souvent la barre des 100 euros par jour. Paris se distingue nettement avec un coût moyen de 155,58 euros par jour pour une chambre, suivi par les Hauts-de-Seine où le tarif atteint 131,70 euros. Ces écarts reflètent des réalités économiques locales et des différences dans l’offre de services, mais ils soulignent également les inégalités d’accès à une prise en charge adaptée selon les territoires.

Il est important de préciser que ces montants correspondent à la part restant à la charge des résidents. Les frais liés aux soins et à la dépendance sont en partie ou en totalité pris en charge par l’Assurance maladie et les Conseils départementaux. Néanmoins, la progression des tarifs d’hébergement demeure un facteur déterminant dans le budget global des Ehpad, et elle contribue à complexifier la gestion financière des familles concernées.

Dans ce contexte, l’augmentation continue des coûts d’hébergement en établissement spécialisé pose la question de la viabilité à long terme de ce modèle pour une large partie des retraités. Face à ces chiffres, certains usagers et leurs proches cherchent désormais des alternatives, parfois radicales, pour assurer une qualité de vie décente sans grever leur patrimoine ou leur pouvoir d’achat. Cette réalité économique soulève ainsi des interrogations sur l’adaptation et la diversification des solutions d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes.

Un Choix Radical : Vivre En Croisière Continue Plutôt Qu’en Maison De Retraite

Face à la montée des coûts des Ehpad, certains retraités optent pour des alternatives inattendues. C’est le cas de Marty et Jess Ansen, un couple australien qui, depuis juin 2022, a choisi une vie en croisière continue. Ils ont déjà réalisé 51 croisières consécutives avec la compagnie Princess Cruises, naviguant à travers le monde tout en évitant les dépenses substantielles liées aux établissements traditionnels.

Cette démarche, qui peut paraître singulière, repose sur une analyse pragmatique des coûts. En effet, Marty et Jess soulignent que vivre en croisière s’avère être une « solution économique » comparée aux frais élevés des maisons de retraite. Le couple met en avant non seulement les économies réalisées, mais aussi la qualité de vie offerte par ce mode d’existence. Le service à bord, la diversité des activités et l’ambiance paisible des navires contribuent à leur bien-être quotidien, aspects qu’ils jugent essentiels pour leur retraite.

Le partenariat avec Princess Cruises facilite ce mode de vie, permettant aux Ansen de bénéficier d’un cadre sécurisé et confortable, tout en conservant une certaine liberté de mouvement. Ce choix illustre une tendance émergente où la retraite ne se limite plus à une installation fixe, mais peut s’inscrire dans un projet itinérant, alliant découverte et maîtrise budgétaire.

Par ailleurs, ce mode de vie offre une alternative aux contraintes souvent associées aux Ehpad, notamment en termes d’environnement et de routine. Pour Marty et Jess, chaque croisière est synonyme de renouvellement et d’exploration, une manière de préserver une forme d’autonomie et d’épanouissement personnel. Leur expérience interroge ainsi les modèles traditionnels de prise en charge des personnes âgées, en proposant une autre manière d’envisager la retraite.

Ce choix radical soulève des questions sur la viabilité et la généralisation d’une telle option, mais il illustre déjà une réponse concrète à la problématique des coûts croissants des établissements spécialisés. En privilégiant la mer et les escales, ce couple redéfinit les contours de la retraite, entre économie et qualité de vie, ouvrant la voie à de nouvelles réflexions sur les alternatives possibles.

Économies Et Routine En Mer : Les Avantages D’un Mode De Vie Nomade

Poursuivant leur réflexion sur les alternatives à la vie en Ehpad, Marty et Jess Ansen mettent en lumière les bénéfices financiers et pratiques d’une existence en mer. Leur expérience révèle qu’au-delà du simple coût d’hébergement, ce mode de vie supprime de nombreuses charges fixes qui pèsent lourdement dans le budget des retraités traditionnels.

« Vous n’avez pas à vous soucier de payer un loyer ou une hypothèque, de faire les courses ou de faire la lessive », expliquent-ils. Cette simplicité dans la gestion quotidienne leur permet de réduire significativement leurs dépenses tout en conservant un confort appréciable. En effet, les frais liés aux services à bord sont souvent inclus dans le forfait de croisière, ce qui facilite la maîtrise des coûts.

Par ailleurs, cette vie en mouvement ne se traduit pas par une absence de structure. Au contraire, Marty et Jess ont su instaurer une routine adaptée à leur environnement singulier. Ils participent régulièrement aux activités proposées sur le navire, tout en conservant des habitudes personnelles. Le tennis de table, qu’ils pratiquent chaque jour, en est un exemple concret : « Nous avons un programme quotidien des activités à bord qui change, mais certaines choses sont régulières, comme notre habitude quotidienne de jouer au tennis de table », précisent-ils.

Cette stabilité dans la routine se conjugue avec la diversité des escales et des environnements visités, offrant un équilibre entre constance et nouveauté. Ce mode de vie nomade permet ainsi de conjuguer autonomie, divertissement et maîtrise budgétaire, une combinaison souvent difficile à atteindre dans les établissements classiques de retraite.

En comparant leurs dépenses aux tarifs moyens des Ehpad, il apparaît que la croisière constitue une alternative financièrement viable, notamment en évitant les coûts additionnels liés aux soins et à la dépendance qui s’ajoutent souvent aux frais d’hébergement. Cette forme de retraite itinérante interroge donc les modèles traditionnels, en proposant une solution où les contraintes financières et les besoins de bien-être sont simultanément adressés.

L’adaptation à ce nouveau cadre de vie, loin d’être une simple escapade, s’impose comme un choix réfléchi et structuré. Cette expérience invite à repenser les modalités de la retraite en intégrant des modes d’habitat moins conventionnels, qui conjuguent liberté, sécurité et économie.

Une Famille Élargie Sur Les Mers : Liens Sociaux Et Tendances Mondiales

Au-delà des aspects financiers et pratiques, la vie en croisière continue offre à Marty et Jess Ansen une dimension humaine essentielle, souvent absente des établissements traditionnels. Leur expérience souligne l’importance des relations sociales tissées à bord, qui constituent une véritable famille élargie en mer.

Le couple australien entretient des liens étroits avec l’équipage et les autres passagers, créant un réseau de soutien mutuel et d’amitié. Cette proximité se traduit par des moments forts, comme la fête d’anniversaire récemment organisée à bord en l’honneur de Jess, témoignant d’une chaleur humaine rare et précieuse dans un cadre aussi singulier. Marty résume cet attachement avec humour : « Nous restons à bord plus longtemps que quiconque, les équipages se relaient, mais nous restons à bord », illustrant ainsi leur intégration profonde dans cette communauté flottante.

Cette dynamique sociale ne se limite pas au cercle des Ansen. D’autres retraités adoptent cette vie nomade en mer, révélant une tendance mondiale à repenser la retraite. C’est le cas de Grace et Jerry Grady, un couple américano-italien qui a choisi de vendre tous leurs biens pour s’embarquer dans un périple exceptionnel à bord du Villa Vie Odyssey, un navire résidentiel de luxe. Leur projet ambitieux prévoit de visiter 425 ports répartis dans 147 pays, couvrant tous les continents. Ce voyage prolongé illustre la popularité croissante de ce mode de vie, qui conjugue découverte, confort et communauté.

Ces initiatives ouvrent de nouvelles perspectives sur la retraite, loin de la sédentarité imposée par les établissements classiques. Elles interrogent les notions de lien social et d’appartenance, en démontrant que le sentiment de famille peut se recréer dans des environnements mobiles et partagés. Le rôle de l’équipage, en tant qu’animateur et soutien, est ainsi central dans cette construction collective.

Par ailleurs, ces expériences mettent en lumière une autre réalité : la mobilité et l’adaptabilité deviennent des atouts majeurs pour les seniors cherchant à préserver leur autonomie tout en maintenant une vie sociale riche. La croisière prolongée apparaît alors comme un espace où se conjuguent liberté, sécurité et interaction humaine, redéfinissant les contours d’une retraite épanouie.

Dans ce contexte, la question ne se limite plus à savoir comment financer une fin de vie confortable, mais aussi comment réinventer le cadre même de cette vie, en intégrant des liens sociaux durables et une ouverture sur le monde.