À 65 ans, Patrick Bruel se confie sur son rapport à la drogue : « J’ai toujours eu des tentations… »

Angelique S.
6 Min de lecture

Dans l’univers scintillant du showbiz français, rares sont les artistes qui osent aborder frontalement les sujets tabous. Patrick Bruel, figure emblématique de la chanson française depuis près de quatre décennies, fait exception à la règle. Avec une carrière jalonnée de succès et plus de 15 millions d’albums vendus, le chanteur ne se contente pas de surfer sur ses tubes. Il utilise sa notoriété pour sensibiliser son public à des enjeux sociétaux cruciaux.

À l’aube de ses 65 ans, alors qu’il s’apprête à entamer une tournée nationale en 2024, Patrick Bruel fait des révélations surprenantes sur son hygiène de vie et son rapport à la drogue. Ces confidences, loin d’être anodines, s’inscrivent dans une démarche de prévention et de sensibilisation qui lui tient particulièrement à cœur. Entre expériences personnelles et engagement artistique, l’interprète de « Casser la voix » livre un témoignage poignant qui ne manquera pas de faire réagir.

Une vie sous le signe de la discipline

Connu pour sa rigueur et son professionnalisme, Patrick Bruel cultive depuis toujours une image d’artiste engagé pour une hygiène de vie irréprochable. Cette discipline, qu’il s’impose au quotidien, serait selon lui l’un des secrets de sa forme physique enviable à l’approche de la soixantaine. Mais au-delà de son bien-être personnel, c’est un véritable combat contre les addictions que mène le chanteur.

En 2022, Patrick Bruel dévoilait « La chance de pas », un titre poignant abordant sans détour le thème de la toxicomanie. Cette chanson, loin d’être anodine, marque un tournant dans la carrière de l’artiste. Elle témoigne de sa volonté de sensibiliser son public aux dangers de la drogue, tout en évitant soigneusement tout jugement moralisateur.

Des révélations bouleversantes

Dans une interview accordée récemment au magazine « Le Mensuel », Patrick Bruel se livre avec une sincérité désarmante. « C’est un sujet qui m’a toujours tenu à cœur pour des raisons personnelles et sociétales évidentes », confie-t-il. Le chanteur révèle que la genèse de « La chance de pas » est intimement liée à une expérience personnelle douloureuse. « Quand je l’ai écrite, je m’adressais vraiment à quelqu’un de précis. Une personne qui a glissé alors que rien ne la prédisposait à ça, ni dans sa vie professionnelle, ni dans sa vie privée… »

Cette confidence touchante met en lumière la fragilité de chacun face aux addictions. Patrick Bruel souligne avec justesse : « Il suffit d’une rencontre, d’un moment de détresse, d’une recherche de substitut pour basculer. Et quand le train est parti, c’est très compliqué d’en redescendre… » Des mots qui résonnent comme un avertissement, mais aussi comme un appel à la compassion envers ceux qui luttent contre leurs démons.

Une vie entière face à la tentation

Dans son dernier album « Encore une fois », qui comprend des collaborations avec Quentin Mosimann et Hoshi, Patrick Bruel aborde à nouveau le thème de la drogue. Avec une franchise déconcertante, il avoue : « J’ai toujours eu de la drogue devant moi. Il n’y a pas un moment de ma vie où on ne m’en a pas proposé. » Une déclaration qui témoigne de l’omniprésence des substances illicites dans le milieu du showbiz.

Pourtant, le chanteur affirme n’avoir jamais cédé à la tentation. Il attribue cette force de caractère à son éducation, mais aussi à une expérience traumatisante qui l’a profondément marqué. Patrick Bruel raconte avoir assisté à l’overdose d’un jeune de 17 ans, un événement qui a renforcé sa détermination à rester sobre et à sensibiliser les autres aux dangers de la drogue.

Un message d’espoir pour la jeunesse

Père de deux fils âgés de 17 et 19 ans, Patrick Bruel est particulièrement sensible à la vulnérabilité des jeunes face aux addictions. Il espère que ses enfants feront, comme lui, le choix de ne pas succomber aux substances. Cependant, l’artiste tient à préciser : « Je ne voulais surtout pas juger qui que ce soit car on peut tous tomber très vite dans une addiction quelconque. Alcool, cigarettes, médicament ou drogue, je ne veux absolument taper sur personne à part sur ceux qui poussent à la consommation pour enrichir leur trafic ! »

À travers son témoignage et sa musique, Patrick Bruel lance un message fort à la nouvelle génération. Sans moraliser ni stigmatiser, il invite chacun à la réflexion et à la vigilance face aux dangers de la drogue. Une démarche courageuse qui prouve, s’il en était besoin, que la musique peut être bien plus qu’un simple divertissement : un vecteur de sensibilisation et de changement social.