Un octogénaire handicapé évacué d’un vol EasyJet à quelques minutes du décollage. Tout était prêt pour fêter ses 80 ans en Grèce, y compris les équipements médicaux déclarés à la compagnie. Mais l’équipage prend une décision incompréhensible qui réduit le passager à l’état d' »objet ». Ce que révèle aujourd’hui son épouse relance le détabat sur le traitement des personnes handicapées en vol…
Un voyage d’anniversaire tourne au cauchemar
À 79 ans, le passager handicapé s’apprête à fêter ses 80 ans en Grèce avec son épouse et une amie. Tout est organisé pour ce séjour exceptionnel : hôtels réservés, assistance aérienne prévue, urinoir de voyage embarqué. « Tout avait été organisé pour l’accueillir », précise l’article sur les préparatifs grecs.
Mais ce voyage tant anticipé bascule à l’aéroport de Manchester. Victime d’un AVC nécessitant un fauteuil roulant, l’octogénaire avait pourtant prévenu EasyJet de son handicap lors de la réservation. Une précaution inutile face au protocole implacable de la compagnie…
Une expulsion qui défie la logique
L’équipage exige son débarquement malgré les précautions prises. Le passager, pourtant habitué aux voyages aériens avec son fauteuil roulant, subit un traitement inédit. Après avoir embarqué sans problème grâce à l’assistance adaptée, les stewards lui demandent de quitter l’appareil « parce qu’il ne peut pas marcher jusqu’aux toilettes ».
Une décision qui laisse perplexe alors que l’octogénaire voyage avec un urinoir et avait signalé son handicap à la réservation. « Traiter une personne handicapée de cette façon était odieux », s’indigne son épouse dans 20 Minutes. Le couple compte six voyages réussis en fauteuil ces dernières années, rendant ce soudain refus d’autant plus incompréhensible.
Un passager rodé au voyage aérien humilié
Six voyages réussis en fauteuil roulant n’ont pas suffi à éviter le drame. L’octogénaire, pourtant habitué aux procédures aériennes, vit pour la première fois une expulsion aussi violente. « Je me suis senti comme un simple objet, je n’étais plus une personne », confie-t-il à 20 Minutes, révélant l’impact psychologique de l’incident.
Le préjudice financier s’élève à 2 300 euros de billets et réservations d’hôtel perdus. Mais c’est surtout la déshumanisation subie qui marque un tournant : « Mon estime de moi-même a complètement baissé », insiste le septuagénaire. Une blessure durable qui motive son refus de rester silencieux, malgré les promesses de dédommagement.
Des excuses qui attisent la controverse
EasyJet reconnaît une « erreur d’appréciation » et promet remboursement intégral du vol plus indemnisation. « Nous sommes en contact avec M. Dobner […] pour leur verser une indemnisation pour refus d’embarquement », déclare le porte-parole à Midi Libre.
Mais cette démarche ne suffit pas à calmer les passagers, qui portent plainte. Un précédent hante déjà la compagnie : une femme handicapée contrainte de ramper jusqu’aux toilettes lors d’un vol, abandonnée par l’équipage. Des cas répétés qui interrogent sur l’accès réel des personnes à mobilité réduite au transport aérien.
