Dans les rues ensoleillées de Saint-Brevin-les-Pins, en Loire-Atlantique, un héros inattendu arpente quotidiennement les trottoirs. Roberto, un retraité de 83 ans, s’est donné une mission : nettoyer sa ville des mégots qui jonchent le sol. Armé d’un simple outil artisanal et d’une détermination sans faille, il s’engage chaque jour dans une lutte acharnée contre cette pollution insidieuse.
Depuis trois ans, ce geste simple mais significatif est devenu sa routine. Roberto ne se contente pas de ramasser des déchets, il sensibilise, il éduque, il inspire. Son action, bien que modeste à ses yeux, illustre parfaitement le pouvoir de l’engagement individuel face aux défis environnementaux de notre époque.
Le déclic d’un citoyen engagé
C’est en observant l’ampleur de la pollution par les mégots dans sa ville que Roberto a eu le déclic. « C’est quand j’ai vu la quantité de mégots sur les trottoirs que j’ai eu le déclic« , confie-t-il à France Bleu. Cette prise de conscience l’a poussé à agir concrètement, transformant sa promenade quotidienne en une mission écologique.
Chaque jour, Roberto sillonne le front de mer, les sorties de plage, les abords des restaurants et la zone autour de la grande roue estivale. Ces lieux stratégiques, particulièrement fréquentés, sont malheureusement aussi les plus touchés par la pollution des mégots.
Une méthode artisanale aux résultats impressionnants
L’équipement de Roberto est simple mais efficace. Armé d’un pic artisanal en branche de bambou, il attrape les mégots un à un pour les collecter dans une bouteille en plastique d’un litre. Cette méthode, bien que rudimentaire, lui permet d’accomplir des prouesses.
En à peine deux heures, Roberto parvient à remplir entièrement sa bouteille. Cela représente environ 800 mégots, soit l’équivalent de 40 paquets de cigarettes. Ces chiffres, à la fois impressionnants et alarmants, témoignent de l’ampleur du problème.
Un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau. Les substances toxiques qu’il contient, comme la nicotine, le cadmium et le plomb, se diffusent dans l’environnement, nuisant à la faune et à la flore aquatiques.
Au-delà du ramassage : une mission de sensibilisation
Roberto ne se contente pas de ramasser les mégots. Il a ajouté des graduations sur sa bouteille, transformant ainsi son outil de collecte en un véritable support pédagogique. « Comme ça, quand les gens m’interpellent, je peux leur expliquer« , précise-t-il. Cette approche lui permet d’engager le dialogue avec les passants et de les sensibiliser à l’impact environnemental des mégots.
Malgré l’ampleur de la tâche, Roberto reste humble et réaliste quant à son impact. « Je ne suis même pas une goutte d’eau. Je ne suis qu’un grain de sable », avoue-t-il. Pourtant, son action quotidienne et sa persévérance font de lui un exemple inspirant de citoyenneté active.
Une motivation intergénérationnelle
La motivation de Roberto puise sa source dans une préoccupation pour les générations futures. Il explique qu’il ramasse les mégots notamment pour ses « arrière-petits-enfants » à qui il veut « laisser une planète propre ». Cette vision à long terme donne tout son sens à son engagement quotidien.
Bien que seul dans sa mission, Roberto reste déterminé à poursuivre son action. Son exemple montre que chacun, quel que soit son âge, peut contribuer à la protection de l’environnement. Il incarne l’idée que les petits gestes, répétés jour après jour, peuvent avoir un impact significatif sur notre cadre de vie.
De nombreuses associations et collectivités locales organisent des actions de ramassage de déchets, dont les mégots. Ces initiatives collectives complètent les actions individuelles comme celle de Roberto, renforçant ainsi la lutte contre cette forme de pollution.
L’importance de la mobilisation citoyenne
L’action de Roberto s’inscrit dans un contexte plus large de mobilisation citoyenne face aux défis environnementaux. Si son impact individuel peut sembler limité, il contribue à une prise de conscience collective et inspire d’autres à agir à leur tour.
« Il faut sensibiliser les gens, fumeurs ou non« , insiste Roberto. Son message est clair : la responsabilité de préserver notre environnement incombe à chacun d’entre nous. À travers son engagement quotidien, ce retraité de 83 ans nous rappelle que chaque geste compte et que l’âge n’est pas un frein à l’action écologique.