Une nouvelle affaire de conduite sous l’emprise de stupéfiants secoue la région Centre-Val de Loire. Au lendemain du terrible accident de car scolaire survenu près de Châteaudun dans l’Eure-et-Loir, qui a coûté la vie à une lycéenne de 15 ans, les analyses toxicologiques du chauffeur révèlent la présence de cannabis dans son sang. Le conducteur de 26 ans, jusqu’alors inconnu des services de justice, tente de se défendre en invoquant une contamination passive.
Les faits survenus à proximité de Châteaudun ont fait une victime, Johanna, 15 ans, qui avait pris place à l’arrière du véhicule. Le bilan fait également état de 20 élèves blessés, tous classés en urgence relative, dont quatorze ont été transportés vers le centre hospitalier local. Au lendemain du drame, plus aucun enfant n’est hospitalisé, même si l’un d’entre eux s’est vu prescrire une interruption totale de travail de 21 jours.
Des analyses sans appel
Les résultats de la prise de sang, communiqués ce vendredi par le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, sont formels. Le chauffeur présentait un taux de THC supérieur à 0,5 nanogramme dans le sang, une concentration qui exclut catégoriquement l’hypothèse d’une simple exposition passive à la substance. Ces analyses viennent confirmer le test salivaire positif réalisé immédiatement après l’accident.
Comprendre le seuil de détection du cannabis
Le seuil de 0,5 nanogramme par millilitre de sang est la limite légale fixée en France pour caractériser la conduite sous l’influence de stupéfiants. Au-delà de ce seuil, la simple présence de THC constitue une infraction, indépendamment des effets ressentis par le conducteur.
Face à ces accusations, le conducteur, maintenu en garde à vue, persiste dans sa version des faits. Il affirme n’avoir pas consommé de cannabis depuis décembre dernier et attribue la présence de THC dans son organisme à une contamination passive. Pour étayer sa défense, il met en cause sa compagne, qu’il décrit comme une consommatrice régulière de cannabis.
Une enquête aux multiples facettes
Les investigations se poursuivent sur plusieurs fronts. Les enquêteurs s’intéressent particulièrement à l’état du véhicule, notamment au bon fonctionnement des ceintures de sécurité au moment de l’accident. Un élément important puisqu’un contrôle technique avait été effectué sur le car en fin d’année dernière.
Les peines encourues pour homicide involontaire aggravé
La conduite sous l’emprise de stupéfiants constitue une circonstance aggravante en cas d’homicide involontaire. Le conducteur risque jusqu’à 7 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende, contre 5 ans et 75 000 euros dans le cas d’un homicide involontaire simple.
Les faits ont été requalifiés par le parquet en homicide involontaire aggravé par la conduite sous l’emprise de stupéfiants, assorti de blessures involontaires aggravées. L’autopsie de la jeune victime, actuellement en cours, devrait apporter des éléments complémentaires à l’enquête dans les prochaines heures.