Lot-et-Garonne, 20 mars 2025 — Un camion frigorifique quitte violemment la RN21 près de Castelnaud-de-Gratecambe, percutant un arbre en pleine matinée. « Je lui ai parlé jusqu’à l’arrivée des secours », confie Sylvain Enel, chauffeur routier témoin du drame qui coûte la vie à une jeune conductrice de 20 ans. Alors que l’enquête s’ouvre sur les causes de l’accident, les professionnels dénoncent la dangerosité chronique de cet axe stratégique, régulièrement emprunté par les poids lourds.
Un drame routier sur la RN21 : la collision fatale d’un poids lourd
Le 20 mars 2025, peu après 7 heures, un camion frigorifique quitte brusquement la RN21 à hauteur de Castelnaud-de-Gratecambe, heurtant de plein fouet un platane. La conductrice, une jeune femme de 20 ans, reste coincée dans l’habitacle déformé. Malgré l’intervention rapide des pompiers de Cancon et Villeneuve-sur-Lot, son état critique ne permet pas de la sauver. Le médecin sur place la déclare morte vers 9 heures, après deux heures de tentatives de réanimation.
Originaire de l’agglomération agenaise, la victime effectuait une livraison de denrées alimentaires congelées à destination de Bergerac pour le compte de son entreprise. Aucun autre véhicule n’est impliqué dans cet accident, dont les circonstances exactes restent à déterminer par les enquêteurs.
Témoignage exclusif : Sylvain Enel raconte les minutes cruciales après l’impact
Sylvain Enel, routier expérimenté de 15 ans de métier, se trouve à quelques mètres du camion au moment du drame. « J’ai vu le poids lourd glisser le long de la glissière avant de percuter l’arbre. Je me suis immédiatement arrêté pour l’aider », explique-t-il. La jeune conductrice, encore consciente, échange avec lui pendant 20 minutes jusqu’à l’arrivée des premiers secours. Un deuxième chauffeur routier, présent sur les lieux, sécurise la circulation et alerte les pompiers.
« On m’a ordonné de quitter la zone quand les secours sont arrivés. Apprendre son décès m’a glacé le sang », confie Sylvain Enel, placé en arrêt de travail par son employeur suite au choc psychologique. L’homme, habitué aux routes allemandes réputées sûres, dénonce sans détour la RN21 : « Je la parcours cinq fois par semaine. Personne n’est serein ici ».
RN21 : une route redoutée par les professionnels, « jamais sereins » à son bord
Le témoignage de Sylvain Enel met en lumière les risques récurrents de la RN21, axe emprunté quotidiennement par des dizaines de poids lourds. « En Allemagne, les autoroutes sont conçues pour la sécurité. Ici, chaque trajet est une épreuve », compare le routier, qui circule sur cet itinéraire cinq fois par semaine. Son employeur, alerté par son état de choc, lui impose un repos forcé — une première en quinze ans de carrière.
La dangerosité de la route n’étonne plus les habitués. Virages serrés, absence de bandes d’urgence et glissières jugées inefficaces sont régulièrement pointés. « Les pouvoirs publics minimisent le problème depuis des années », déplore un transporteur local sous couvert d’anonymat. Alors que l’enquête technique débute, la pression monte pour une expertise approfondie des infrastructures, réclamée à l’unisson par les syndicats routiers.
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