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Affaire Amandine : le témoignage bouleversant des habitants de Montblanc après la condamnation de la mère

Marie Q.
4 Min de lecture

Les habitants de Montblanc, paisible commune de l’Hérault, peinent encore à réaliser l’horreur qui s’est déroulée dans leurs murs. Le verdict est tombé ce 24 janvier 2025 : Sandrine Pissarra, 54 ans, est condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir fait subir des actes de torture et de barbarie à sa fille Amandine, 13 ans, décédée en août 2020 des suites d’une septicémie.

Derrière les façades colorées de cette bourgade méridionale se cache une tragédie qui bouleverse aujourd’hui toute une communauté. Les habitants, sous le choc, témoignent de leur incompréhension face à ce drame qui s’est joué sous leurs yeux, sans qu’aucun n’ait pu – ou su – intervenir à temps.

Une communauté rongée par la culpabilité

« Comment n’avons-nous rien vu ? » Cette question obsède désormais les Montblanais qui côtoyaient quotidiennement la famille Pissarra. Les témoignages recueillis après le verdict révèlent une profonde culpabilité collective. Laure, bouchère du village, fait partie de ceux qui ont visité les lieux du martyre après les faits. « Un vrai cachot, sans fenêtre et sans chauffage », décrit-elle, la voix tremblante, en évoquant le cagibi où était séquestrée la jeune Amandine.

Les voisins, encore sous le choc, se remémorent leurs interactions avec celle qu’ils considéraient comme une mère de famille ordinaire. Certains fréquentaient même son salon d’onglerie, ignorant tout du drame qui se jouait à quelques mètres de là.


Le supplice d’Amandine en chiffres
– Durée de séquestration : plusieurs mois
– Température du cagibi : non régulée
– Dimensions : espace exigu sans ouverture
– Âge de la victime : 13 ans

L’apparence trompeuse d’une vie normale

La dualité de Sandrine Pissarra frappe les esprits. D’un côté, une commerçante appréciée, souriante, qui prenait soin de l’apparence de ses clientes. De l’autre, une tortionnaire qui privait sa fille de nourriture et la forçait à rester nue dans un espace confiné. Son conjoint, Jean-Michel Cros, qualifié de « lâche collaborateur » par le procureur, a été condamné à vingt ans de réclusion pour sa passivité complice.

Les signes ignorés d’une tragédie annoncée

À posteriori, certains détails auraient pu alerter le voisinage. L’absence systématique d’Amandine aux événements du village, les rideaux toujours tirés, les bruits étouffés… Autant de signaux faibles qui prennent aujourd’hui une toute autre dimension. Le silence qui entoure désormais la maison des Pissarra résonne comme un cruel rappel de celui qui a permis à cette tragédie de se dérouler.


La responsabilité collective en question
– Le devoir de signalement s’applique à tous les citoyens
– Numéro d’urgence : 119 (Enfance en danger)
– Les signalements peuvent être anonymes
– La protection de l’enfance est une responsabilité partagée

Des années de souffrance auraient pu être évitées si quelqu’un avait osé briser le mur du silence. Cette affaire rappelle cruellement que derrière les apparences les plus ordinaires peuvent se cacher les pires atrocités. Elle souligne aussi l’importance de la vigilance collective face aux signes de maltraitance, aussi ténus soient-ils.