La télé-réalité s’invite au tribunal dans une affaire qui met en lumière les dérives potentielles du métier d’auxiliaire de vie. Une femme vient d’être condamnée par le tribunal correctionnel de Carcassonne pour avoir tenté de vendre un objet volé dans l’émission « Affaire conclue » sur France 2, un cas qui soulève des questions éthiques sur la protection des personnes vulnérables.
L’histoire prend racine dans la ville de Carcassonne, où une auxiliaire de vie s’occupait d’une dame atteinte de la maladie d’Alzheimer. En 2023, elle s’est approprié une coupe en porcelaine de Chine appartenant à sa patiente, avant de tenter de la monnayer dans la célèbre émission de ventes aux enchères de France 2.
Une profession de confiance mise à mal
La victime, particulièrement vulnérable en raison de sa maladie, avait déjà été placée sous tutelle par sa famille suite à une précédente escroquerie. L’auxiliaire de vie était chargée de l’accompagner dans son quotidien, une mission qui implique une relation de confiance absolue avec les personnes dont elle a la charge.
La tutelle, un bouclier juridique
La tutelle est une mesure de protection juridique destinée aux personnes majeures qui ne peuvent plus veiller sur leurs intérêts en raison de l’altération de leurs facultés mentales ou de leur incapacité physique à exprimer leur volonté. Le tuteur, souvent un membre de la famille, est désigné par un juge pour protéger les intérêts de la personne concernée.
Cette confiance a été trahie lorsque l’auxiliaire de vie s’est emparée d’une coupe en porcelaine de Chine estimée à 1 200 euros par les experts de l’émission « Affaire conclue ».
De l’escroquerie à la télévision
C’est lors de son passage dans l’émission présentée par Julia Vignali que l’accusée a commis une série de mensonges. Elle a notamment affirmé que l’objet appartenait à sa famille depuis plusieurs générations et a même signé une attestation de propriété. Une version qui s’est rapidement effondrée lorsque la tutrice de la victime a découvert, en octobre 2023, la participation de l’auxiliaire de vie à l’émission.
Face aux juges, l’accusée a tenté de se défendre en prétendant que la coupe lui avait été offerte par sa patiente. Un argument rapidement balayé par la présidente du tribunal, qui lui a rappelé l’interdiction formelle d’accepter des cadeaux de la part des personnes dont elle s’occupe, conformément à son contrat de travail.
La justice tranche
Le mercredi 5 mars 2025, le tribunal correctionnel de Carcassonne a finalement tranché en condamnant l’auxiliaire de vie à quatre mois de prison avec sursis. Une sanction qui vient punir non seulement le vol, mais aussi la tentative de profit qui l’a suivie.
Le métier d’auxiliaire de vie : des responsabilités cruciales
Les auxiliaires de vie jouent un rôle essentiel dans le maintien à domicile des personnes dépendantes. Leur profession est encadrée par des règles strictes et un code de déontologie qui met l’accent sur l’intégrité et le respect des personnes accompagnées. Tout manquement à ces principes peut avoir des conséquences graves, tant sur le plan pénal que professionnel.
Ironie du sort, alors que l’objet avait suscité une offre de 1 000 euros dans l’émission, l’accusée avait finalement refusé de conclure la vente. Un dernier rebondissement qui n’aura pas empêché la justice de sanctionner cette atteinte à la confiance et à l’intégrité professionnelle.