Le suicide de Lindsay, 13 ans, avait bouleversé la France entière en mai 2023, devenant le symbole tragique du harcèlement scolaire. Plus d’un an après ce drame qui a secoué l’opinion publique, une révélation inattendue vient d’être faite concernant sa lettre d’adieu, initialement attribuée à l’adolescente.
Le 12 octobre 2024, Le Parisien dévoilait que la lettre n’avait pas été écrite par Lindsay elle-même, mais par sa meilleure amie Mailys. Cette dernière vient de livrer un témoignage poignant dans l’émission Sept à huit sur TF1, expliquant les circonstances troublantes de la rédaction de cette lettre qui avait ému tout un pays.
Les dessous d’une lettre qui a bouleversé la France
« Chers parents, si vous lisez cette lettre, c’est que je suis surement partie… » Ces mots, gravés dans la mémoire collective, prennent aujourd’hui une nouvelle dimension. Selon les révélations de Mailys, Lindsay avait initialement rédigé une première lettre, découverte sous son matelas par son beau-père, avant de la déchirer.
C’est dans un contexte particulier que la seconde lettre a vu le jour. Betty, la mère de Lindsay, avait demandé à sa fille de réécrire cette lettre dans le but de l’envoyer à l’Académie, espérant obtenir de l’aide face au harcèlement que subissait sa fille.
Le harcèlement scolaire en chiffres
En France, près de 800 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire chaque année. 1 élève sur 10 en est victime au cours de sa scolarité.
Un témoignage bouleversant sur les circonstances de la rédaction
Face aux caméras de TF1, Mailys révèle avec émotion : « Elle a commencé à essayer de réécrire cette lettre, mais réécrire une lettre, mot pour mot, surtout de suicide, c’était compliqué donc elle pleurait. » L’adolescente explique avoir accepté d’écrire sous la dictée de son amie, après lui avoir fait promettre de ne commettre « aucune bêtise ».
Le processus de rédaction s’est déroulé comme une dictée tragique : « Elle me disait une phrase et je la recopiais. Des fois, elle réfléchissait à des phrases, mais j’écrivais rien de moi-même », précise Mailys, soulignant ainsi la fidélité du texte aux pensées de Lindsay.
La position de la justice face à cette révélation
Me Pierre Debuisson, l’avocat de la famille, affirme que cette révélation ne remet nullement en cause la véracité du drame. Il explique que la similarité des écritures entre les deux adolescentes et l’état psychologique fragile de Betty peuvent expliquer pourquoi la différence d’écriture n’avait pas été remarquée.
Le cadre juridique du harcèlement scolaire
Depuis la loi du 2 mars 2022, le harcèlement scolaire est devenu un délit spécifique dans le Code pénal, passible de 10 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende en cas de suicide de la victime.
« Le contenu de cette lettre est parfaitement conforme à toutes les déclarations qui ont pu être faites par Lindsay verbalement », souligne l’avocat, qui insiste sur le fait que cette révélation ne remet pas en question les six mois de harcèlement subis par l’adolescente.