Deux ans se sont écoulés depuis le drame qui a secoué la France entière. Le 14 octobre 2022, la jeune Lola, âgée de seulement 12 ans, était retrouvée sans vie dans une malle, au cœur même de l’immeuble parisien où sa famille assurait le gardiennage. Un crime d’une violence inouïe qui a bouleversé l’opinion publique et brisé à jamais une famille.
Aujourd’hui, Delphine Daviet-Ropital, la mère de Lola, sort de son silence. Dans un entretien poignant accordé au Figaro, elle livre un témoignage empreint de douleur et de résilience. Entre souvenirs lumineux de sa fille et attente anxieuse du procès, cette mère courage nous ouvre les portes de son quotidien marqué par l’absence et la quête de vérité.
Une reconstruction semée d’embûches
La vie de Delphine Daviet-Ropital a basculé ce funeste jour d’octobre 2022. Depuis, chaque journée est un défi. « Ma vie sera toujours compliquée », confie-t-elle, illustrant la difficulté à reprendre le cours d’une existence normale après un tel drame. La réalité, trop douloureuse, est parfois difficile à affronter. « J’ai du mal à être dans la réalité et je fais tout pour ne pas y être », avoue-t-elle, révélant la stratégie de survie qu’elle a dû mettre en place.
Le chemin de la reconstruction a été d’autant plus ardu que la famille a dû faire face à une nouvelle épreuve. En février dernier, Johan Daviet, le père de Lola, est décédé d’une crise cardiaque. Un coup du sort supplémentaire qui aurait pu anéantir Delphine, si ce n’était le soutien indéfectible de son fils Thibault. « C’est grâce à lui que je tiens, c’est pour lui que je suis encore debout », affirme-t-elle avec reconnaissance.
Lola, un « mini-moi » plein de vie
Au fil de l’entretien, le portrait de Lola se dessine, lumineux et touchant. Delphine se souvient avec émotion de sa fille, qu’elle décrit comme son « mini-moi ». « Elle était très joviale et sociable », raconte-t-elle, peignant l’image d’une jeune fille pleine de vie et de générosité. La relation fusionnelle qui les unissait transparaît dans ses mots : « On était très fusionnelles. On se parlait de tout ».
Lola était connue pour son caractère fort, mais aussi pour sa gentillesse et sa sociabilité. Sa mère se rappelle avec tendresse de cette enfant qui disait « oui tout le temps » et à « tout le monde ». « Elle était généreuse (…) ne pouvait pas rester enfermée. Elle avait des copines, elle était toujours dehors, c’était un boute-en-train », ajoute Delphine, esquissant le portrait d’une adolescente aimée de tous.
Expression familière désignant une personne enjouée, qui anime un groupe et met de l’ambiance. Ce terme illustre parfaitement la personnalité joyeuse et sociable de Lola.
Le procès, entre espoir et appréhension
L’année 2025 s’annonce chargée en émotions pour la famille de Lola. Après des mois d’attente, les experts psychiatriques ont conclu que Dahbia B., la principale suspecte, était apte à être jugée. Le procès, qui se tiendra devant la cour d’assises de Paris, cristallise toutes les attentes de Delphine Daviet-Ropital.
Pour la mère de Lola, l’enjeu est clair : connaître enfin la vérité sur le meurtre de sa fille. « J’attends de savoir ce que l’autre va dire, ses réponses. On se pose toujours la question du pourquoi », explique-t-elle. Si la colère envers la suspecte est palpable, Delphine espère avant tout que ce procès l’aidera « à comprendre le pourquoi et le comment ». Une quête de vérité qui s’accompagne d’une crainte : celle de ne jamais obtenir les réponses à ses nombreuses questions.
OQTF signifie « Obligation de Quitter le Territoire Français ». C’est une mesure administrative ordonnant à un étranger de quitter la France dans un délai imparti. Dahbia B., la principale suspecte dans l’affaire Lola, était visée par une OQTF au moment des faits.