La France entière retient son souffle depuis cinq jours. Le petit Santiago, nourrisson grand prématuré enlevé à la maternité Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, vient d’être retrouvé sain et sauf aux Pays-Bas. Une nouvelle qui soulage les équipes médicales qui craignaient pour sa survie, le bébé nécessitant des soins constants et n’ayant que quelques heures d’espérance de vie estimée hors milieu hospitalier.
L’épilogue de cette affaire s’est joué ce vendredi 25 octobre 2024 dans une chambre d’hôtel à Rotterdam. Les forces de police néerlandaises ont découvert non seulement le nourrisson et ses parents, mais également sa grand-mère et deux autres enfants, dans ce qui s’apparente à une véritable fugue familiale orchestrée par crainte des services sociaux.
Un enlèvement qui a mobilisé trois pays
Tout commence le lundi 21 octobre 2024, lorsque Santiago disparaît de la maternité d’Aulnay-sous-Bois. Le dispositif d’alerte enlèvement est immédiatement déclenché, mobilisant les forces de l’ordre françaises dans une course contre la montre. Les médecins sont formels : le bébé, né grand prématuré, ne peut survivre que 12 heures maximum sans assistance médicale.
La première piste sérieuse émerge en Belgique, à Charleroi, où les enquêteurs découvrent un véhicule appartenant aux parents. C’est l’analyse d’une carte SIM trouvée dans cette voiture qui permet aux autorités de remonter jusqu’aux Pays-Bas, grâce à un numéro de téléphone et une adresse mail.
L’alerte enlèvement en France
Dispositif d’urgence mis en place en 2006, l’alerte enlèvement est déclenchée en cas de rapt d’enfant. Elle permet une diffusion massive des informations sur les chaînes de télévision, les radios, les panneaux d’affichage et les réseaux sociaux pendant 3 heures.
Une situation familiale complexe
Les parents de Santiago, âgés de 23 et 25 ans, étaient déjà connus des services de police. Selon les déclarations de la grand-mère du nourrisson sur TF1, le couple aurait agi par peur de perdre la garde de leur enfant. Une crainte qui les a poussés à organiser cette fuite à travers l’Europe, emmenant avec eux leur fille de 3 ans.
La présence d’un garçon de 10 ans aux côtés de la famille lors de l’intervention policière soulève encore des questions. Les autorités n’ont pour l’instant communiqué aucune information sur son identité ou son lien avec la famille.
Une collaboration policière européenne efficace
Vincent Macq, procureur du roi de Mons-Tournai, confirme que l’interpellation s’est déroulée « sans heurt » à Rotterdam. Santiago a été retrouvé « vivant et apparemment en bonne santé », une nouvelle rassurante compte tenu des risques encourus pendant ces cinq jours de cavale.
La coopération policière en Europe
L’espace Schengen permet une collaboration étroite entre les forces de police européennes. Les pays membres partagent leurs informations via le Système d’Information Schengen (SIS) et peuvent poursuivre leurs enquêtes au-delà des frontières nationales.
Les procédures judiciaires en cours
Les parents font désormais l’objet d’une procédure d’extradition vers la France, où ils devront répondre de leurs actes devant la justice. Le nourrisson, quant à lui, a été immédiatement pris en charge par les services médicaux néerlandais pour évaluer son état de santé après ces jours passés sans surveillance médicale spécialisée.
