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Agathe disparue en jogging : Son téléphone localisé dans cette zone rurale de la Vienne… les gendarmes lancent un appel crucial

Julie K.
5 Min de lecture

Une jeune joggeuse disparaît en pleine course, son téléphone localisé dans une zone rurale énigmatique. Alors que les recherches s’intensifient entre champs et sous-bois de la Vienne, un détail technique relance l’enquête. Comment expliquer que cette habituée des longues distances se soit volatilisée dans une commune réputée «tranquille» ? Les gendarmes détiennent un indice crucial, mais refusent encore de révéler ce qui pourrait reconstituer le puzzle de cette disparition troublante.

Une disparition qui intrigue les autorités

Agathe, 28 ans, quitte son domicile de Vivonne pour un jogging matinal le 10 avril à 10h30. Elle ne réapparaîtra jamais. Son père alerte les gendarmes dès l’après-midi face au silence inquiétant du téléphone portable toujours accroché à son poignet lors de sa disparition.

Le parquet de Poitiers ouvre immédiatement une enquête pour « disparition inquiétante », soulignant l’anormalité de la situation. « Son téléphone ne répond plus alors qu’il était activé pendant sa course », précise le procureur dans son communiqué, un détail technique qui alimente les interrogations.

Aucune trace de la jeune femme n’est retrouvée malgré ses habitudes de running bien établies. Les premières heures cruciales s’écoulent sans le moindre indice, transformant une simple sortie sportive en énigme policière. La suite des événements dépendra d’un élément clé : les analyses en cours des données téléphoniques.

Un dispositif d’envergure face à un terrain hostile

Pas moins de 110 gendarmes et 50 sapeurs-pompiers ratissent depuis vendredi matin les 250 km² de campagne entre Vivonne et Voulon. Hélicoptères, drones thermiques et motos tout-terrain quadrillent une zone décrite comme « très vallonnée avec des sous-bois impénétrables » par Nicolas Roger de la protection civile.

Les recherches bénéficient d’un arsenal technologique inédit : quatre drones scrutent les champs en cultures, tandis qu’une embarcation de la brigade nautique inspecte les trois rivières de la commune. Un paradoxe dans cette région paisible où la joggeuse parcourait habituellement 20 kilomètres sans encombre, selon la maire Rose-Marie Bertaud.

« Agathe pourrait se trouver n’importe où, on pourrait facilement passer à côté d’elle », alerte Nicolas Roger, soulignant la complexité des opérations. Les hautes herbes des champs et le réseau de haies vives transformeraient même une simple battue en véritable parcours du combattant.

La piste du téléphone : un rayon de 250 mètres qui interroge

Le portable d’Agathe envoie son dernier signal jeudi après-midi dans un périmètre restreint entre Les Grands Ormeaux et Le Champ Salaud, deux lieux-dits de Voulon. Les gendarmes circonscrivent leurs investigations à un rayon de 250 mètres, zone où la jeune femme aurait pu évoluer selon les données techniques.

Les opérateurs téléphoniques ont transmis des informations cruciales, aujourd’hui décryptées par la brigade de recherches de Poitiers. « Ces analyses détermineront si le téléphone a été déplacé après la disparition », explique une source proche du dossier, sans confirmer ni infirmer les scénarios envisagés.

Un paradoxe persiste : malgré cette localisation précise, aucun élément tangible n’émerge des recherches. « Ce secteur est un vrai défi : on pourrait trouver le téléphone sans retrouver Agathe », admet un enquêteur sous couvert d’anonymat. La balise connectée au poignet de la joggeuse devient ainsi autant un indice qu’une énigme.

Appel à la population : chaque détail compte

La gendarmerie diffuse un portrait-robot précis d’Agathe : 1,65 m, cheveux attachés, vêtue d’un short et d’un haut sombre. « Son téléphone reste notre meilleure piste », insistent les enquêteurs, invitant les témoins à signaler tout mouvement suspect autour des lieux-dits concernés jeudi après-midi.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau assure que « les recherches sont très très actives », depuis le Pays Basque où il était en déplacement. Une mobilisation qui contraste avec le caractère paisible de Vivonne, décrite par sa maire comme une commune aux trois rivières et sentiers habituellement sûrs.

Le club de footing local rejoint les opérations, quand les riverains se heurtent à une consigne stricte : « Pas de battues spontanées », rappelle Rose-Marie Bertaud. Un équilibre délicat entre espoir collectif et préservation des preuves, dans une affaire qui défie les certitudes.