Airfryer : une étude soulève des interrogations sur la sécurité sanitaire de l’appareil

Angelique S.
4 Min de lecture

L’Airfryer s’est imposé comme la nouvelle coqueluche des cuisines françaises, promettant une révolution culinaire avec sa technologie de cuisson sans huile. Avec plus de trois millions d’unités vendues en deux ans selon Laurent Cours, directeur des Études et Statistiques au Gifam, ce petit électroménager a su séduire les consommateurs en quête d’une alimentation plus saine.

Pourtant, derrière ce succès commercial fulgurant et ces promesses alléchantes, des interrogations émergent quant à la sécurité sanitaire de ces appareils. Une récente étude de l’université de Gazi en Turquie vient jeter un pavé dans la mare, soulevant des questions cruciales sur les potentiels risques pour la santé des utilisateurs.

La nouvelle star des cuisines françaises

Le phénomène Airfryer illustre parfaitement l’évolution des habitudes culinaires des Français. En seulement deux ans, cet appareil s’est fait une place de choix dans les foyers, portée par une communication axée sur les bienfaits d’une cuisine plus légère et une utilisation intuitive.

Les arguments marketing sont séduisants : une cuisine sans matière grasse, des plats savoureux et une préparation simplifiée. Les fabricants mettent en avant une technologie de convection d’air chaud censée reproduire les effets de la friture traditionnelle, tout en préservant la santé des consommateurs.


Qu’est-ce que la technologie de convection d’air chaud ?
Il s’agit d’un système qui fait circuler de l’air très chaud à grande vitesse autour des aliments, créant ainsi un effet similaire à la friture, mais sans immersion dans l’huile. Cette technique permet théoriquement de réduire jusqu’à 80% l’utilisation de matières grasses.

Des interrogations sanitaires préoccupantes

L’étude menée par l’université de Gazi soulève des inquiétudes concernant la formation d’acrylamide lors de la cuisson à haute température. Cette substance chimique, reconnue comme potentiellement nocive pour la santé, se forme particulièrement lors de la cuisson d’aliments riches en amidon.

Les chercheurs pointent également du doigt les risques liés à la surchauffe de l’appareil. La température élevée nécessaire au fonctionnement de l’Airfryer peut non seulement causer des brûlures mais aussi altérer la qualité nutritionnelle des aliments.

Le revers de la médaille

Au-delà des questions sanitaires, l’UFC Que Choisir a mis en lumière en octobre 2024 plusieurs points problématiques. Les modèles d’entrée de gamme présentent notamment des défauts de cuisson, avec une répartition inégale de la chaleur qui affecte la qualité finale des plats.

Le coût représente également un frein considérable, avec des prix oscillant entre 200 et 400 euros pour les modèles performants. Cette différence significative par rapport aux friteuses traditionnelles questionne la rentabilité de l’investissement pour les ménages.


L’acrylamide : un composé à surveiller
L’acrylamide est une substance qui se forme naturellement lors de la cuisson d’aliments riches en amidon à haute température. Classée comme « probablement cancérogène » par l’Organisation Mondiale de la Santé, sa présence dans l’alimentation fait l’objet d’une surveillance accrue des autorités sanitaires.

Vers une utilisation raisonnée

Face à ces constats, les experts recommandent une utilisation prudente et encadrée de l’Airfryer. Il est conseillé de respecter scrupuleusement les températures de cuisson recommandées et d’éviter la surchauffe des aliments riches en amidon.

L’entretien régulier de l’appareil et le respect des consignes de sécurité s’avèrent également essentiels pour minimiser les risques. Une attention particulière doit être portée aux surfaces chaudes et à la ventilation adéquate de l’appareil pendant son utilisation.