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Alors que 2 617 bêtes ont été prédatées, Emmanuel Macron justifie les prélèvements massifs de loups par un risque inattendu

Macron Prend Position Contre L’Expansion Du Loup Dans Les Zones Pastorales

Dans la continuité des débats sur la cohabitation entre activités humaines et faune sauvage, Emmanuel Macron a clairement affiché sa volonté d’endiguer la progression du loup dans les zones d’élevage. Lors d’un déplacement dans l’Aveyron, le président de la République a insisté sur la nécessité de limiter l’implantation de ce canidé « là où il y a du pastoralisme ». Cette prise de position s’inscrit dans un contexte où la présence croissante du loup suscite des inquiétudes chez les éleveurs, confrontés à des pertes de troupeaux souvent difficiles à compenser.

« On ne va pas le laisser se développer et qu’il aille dans des massifs où il est en compétition avec des activités qui sont les nôtres », a déclaré Emmanuel Macron, soulignant ainsi une opposition claire entre la protection des activités agricoles et la conservation d’une espèce sauvage. Pour répondre à cette problématique, le président a évoqué la nécessité de « prélever davantage », c’est-à-dire d’autoriser un nombre plus important d’abattages de loups, afin de préserver les espaces pastoraux et les moyens de subsistance qui en dépendent.

Au-delà de la seule question de la prédation, cette dynamique pose aussi un enjeu territorial et environnemental. Emmanuel Macron a mis en lumière le lien entre la présence des grands prédateurs et la dégradation des terres agricoles : « la présence de l’ours, du loup et même du vautour conduit les éleveurs à laisser leurs bêtes en bas. Et donc on a des terres qui redeviennent de la friche, de la broussaille », avec pour conséquence une augmentation du risque d’incendies. Cette observation traduit une inquiétude quant à la transformation des paysages ruraux et à la viabilité des pratiques pastorales traditionnelles.

Le président a également pointé du doigt la complexité des règles imposées aux éleveurs, qui doivent composer avec un cadre réglementaire jugé parfois déconnecté de la réalité du terrain. Il a invité ceux qui élaborent ces normes à mieux comprendre « l’angoisse » vécue par ceux qui vivent au quotidien avec ces prédateurs. Cette déclaration souligne la tension persistante entre exigences écologiques et impératifs économiques, un équilibre délicat à préserver.

Cette déclaration ferme d’Emmanuel Macron marque une étape importante dans la gestion des populations de loups en France. Elle pose les bases d’une politique plus interventionniste, qui s’appuie sur le constat d’une compétition directe entre les activités humaines et la faune sauvage. Cette orientation soulève désormais la question des outils juridiques et des moyens à mobiliser pour concrétiser cette volonté politique.

Le Loup, Désormais Une Espèce « Protégée » En Europe

La volonté d’Emmanuel Macron de renforcer les prélèvements sur le loup s’appuie en grande partie sur une évolution récente du cadre juridique européen. En effet, le statut de cette espèce a été modifié : elle n’est plus « strictement protégée », mais seulement « protégée ». Ce changement, qui peut paraître subtil, ouvre la voie à une gestion plus souple et à des interventions plus fréquentes, notamment sous forme d’abattages préventifs.

Cette requalification est au cœur du débat. Pour le président, elle justifie d’agir avant que le loup ne s’installe durablement dans des zones pastorales, afin d’éviter des investissements coûteux pour les éleveurs et de limiter les conflits. Comme il l’a expliqué, « il ne faut pas qu’on attende qu’il se soit installé, que vous ayez fait tous les investissements, pour pouvoir prélever » ces animaux. Cette approche traduit une volonté d’anticipation qui tranche avec les pratiques antérieures, souvent jugées trop prudentes face à la progression des canidés.

Cependant, cette évolution juridique fait l’objet de critiques de la part des défenseurs de la biodiversité. Ces derniers dénoncent une remise en cause des protections accordées à une espèce dont le retour en France, après des décennies d’éradication, reste un enjeu écologique majeur. Le débat dépasse donc la seule sphère agricole pour toucher à la conservation de la faune sauvage et à la biodiversité européenne.

Par ailleurs, les chiffres des attaques de loups en 2023 illustrent la tension croissante sur le terrain. À la date du 12 mai, 759 attaques avaient été recensées, entraînant la prédation de 2 617 animaux, selon les données officielles communiquées par le ministère de l’Agriculture. Ces statistiques mettent en lumière l’ampleur des dégâts subis par les éleveurs, renforçant la pression pour une adaptation des mesures de gestion, y compris par des prélèvements accrus.

Dans ce contexte, la question centrale demeure : comment concilier la protection d’une espèce emblématique avec la sauvegarde des activités agricoles en zones rurales ? Le débat juridique et scientifique s’intensifie, alors que les autorités cherchent à définir un équilibre entre conservation et contrôle, dans un paysage où les enjeux économiques et écologiques sont étroitement imbriqués.

Mesures Déjà En Vigueur Et Appel À Une Loi Cadre Poursuivant la dynamique eng...
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