web statistic

Amadou Bagayoko (Amadou et Mariam) s’éteint à 70 ans : Leur ultime album avec Mariam sort dans 3 semaines

Julie K.
6 Min de lecture

De la cécité à la gloire : Le parcours d’un guitariste visionnaire

Né en 1954 à Bamako, Amadou Bagayoko découvre la guitare après avoir perdu la vue à 15 ans, suite à une cataracte congénitale. Son apprentissage à l’Institut des jeunes aveugles forge une détermination hors norme : « La musique est devenue mes yeux », confiait-il en 2020. C’est dans cet établissement qu’il croise Mariam, elle-même devenue aveugle à 5 ans, posant les bases d’un duo révolutionnaire.

Leur collaboration avec Manu Chao en 2004 propulse Dimanche à Bamako au rang de classique, vendu à 500 000 exemplaires. Leur prestation aux JO Paralympiques 2024, où ils reprennent Gainsbourg devant des millions de spectateurs, scelle leur statut d’icônes. « Leur handicap ? Un moteur, pas une limite », insiste un membre du collectif Lamomali, témoin de leurs dernières sessions studio.

Totem, un héritage musical et un hommage à l’amour éternel

Totem, dernier album d’Amadou et Mariam, cristallise 45 ans de complicité. Coécrit avec le collectif Lamomali de Matthieu Chedid et Fatoumata Diawara, il fusionne rythmes maliens et arrangements électro, avec une reprise poignante de Je suis venu te dire que je m’en vais. Ce titre, interprété aux JO Paralympiques 2024, devient leur chant du cygne.

Dans les notes studio, Amadou évoquait cet album comme « notre message d’espoir pour l’Afrique ». La chanson Djelika, enregistrée en janvier 2024, résume leur alchimie : les guitares blues d’Amadou répondent aux mélodies de Mariam, tandis que Fatoumata Diawara ajoute des chœurs en bambara. « Leur musique est une prière universelle », conclut Matthieu Chedid.