Amadou Bagayoko, moitié du duo mythique Amadou et Mariam, s’éteint ce 4 avril 2025 à 70 ans des suites d’une longue maladie. Sa famille confirme la nouvelle à l’AFP, évoquant un artiste marqué par 45 ans de complicité musicale et amoureuse avec Mariam Doumbia, rencontrée en 1975 à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako. Leur histoire, symbole de résilience et de mélodies planétaires, révélée par le tube Beaux dimanches, laisse un héritage vibrant jusqu’à leur récent best-of La vie est belle. « Les gens n’avaient pas l’habitude de voir deux aveugles ensemble », confiaient-ils en 2024.
L’annonce d’un départ qui ébranle la scène musicale
Amadou Bagayoko, voix emblématique du duo malien Amadou et Mariam, meurt ce vendredi 4 avril 2025 à l’âge de 70 ans. Sa famille confirme à l’AFP un décès lié à une maladie dont il « était souffrant depuis un certain temps », selon les mots de son beau-fils, Youssouf Fadiga. L’artiste, marié depuis 45 ans à Mariam Doumbia, laisse derrière lui un vide immense dans le paysage musical mondial, des scènes parisiennes aux festivals internationaux où le duo a marqué les esprits.
La nouvelle provoque une onde de choc. De Bamako à Paris, les hommages affluent, notamment de leurs collaborateurs historiques. Matthieu Chedid, avec qui ils ont enregistré un titre pour l’album Lamomali à paraître le 25 avril, évoque « une énergie unique, transformée en héritage ». Sur les réseaux sociaux, des fans partagent en masse leur tube Beaux dimanches, symbole de leur percée française en 2004. Un concert commémoratif est déjà évoqué à Bamako, berceau de leur histoire.
Une histoire d’amour née dans l’obscurité de Bamako
Amadou Bagayoko et Mariam Doumbia se rencontrent en 1975 à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako, lieu qui scelle leur destin. À 15 ans, Amadou perd la vue à cause d’une cataracte congénitale, tandis que Mariam devient aveugle à 5 ans après une rougeole mal soignée. Leur passion commune pour la musique les rapproche : ils se marient en 1980 et commencent à se produire sur les scènes maliennes, mêlant blues et rythmes traditionnels.
Leur cécité partagée forge une alchimie rare. « Les gens n’avaient pas l’habitude de voir deux aveugles ensemble », soulignaient-ils en 2024, évoquant les préjugés sur leur handicap. Pourtant, cette singularité devient leur force : ils transforment l’obscurité en source de créativité, utilisant la musique comme langage universel. Leur complicité, tant amoureuse qu’artistique, éblouit autant que leurs mélodies.
La percée française d’un duo aux mélodies planétaires
Leur carrière explose en 2004 avec Dimanche à Bamako, album produit par Manu Chao. Beaux dimanches, tube incontournable de l’été, propulse le duo sur les scènes françaises et internationales. En 2005, ils remportent leur première Victoire de la Musique dans la catégorie « Album reggae, ragga, world », couronnant une fusion musicale entre traditions maliennes et modernité.
Leur énergie scénique, décrite comme « électrisante » par la critique, les impose comme têtes d’affiche. En 2013, un deuxième trophée aux Victoires de la Musique récompense Folila, preuve de leur longévité. « Leur musique traverse les frontières, pas seulement géographiques », analyse Matthieu Chedid, qui les retrouve sur scène aux Jeux paralympiques 2024 pour une reprise de Je suis venu te dire que je m’en vais.
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