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Antonietta Raco, 72e miracle de Lourdes : J’ai senti une étreinte…

Julie K.
5 Min de lecture

Une étreinte mystérieuse, une voix céleste. En 2009, Antonietta Raco, condamnée au fauteuil roulant, retrouve soudainement l’usage de ses jambes à Lourdes. Quinze ans plus tard, l’Église officialise ce « phénomène inexpliqué » comme 72e miracle du sanctuaire. Mais que s’est-il vraiment passé pendant ce bain aux eaux réputées miraculeuses ? Son récit troublant lève un coin du voile…

Le combat contre la maladie : 5 ans d’engrenage invalidant

En 2004, Antonietta Raco reçoit un diagnostic implacable : une sclérose latérale primitive. Cette maladie neurodégénérative paralyse progressivement ses membres inférieurs. D’abord contrainte aux béquilles, elle bascule définitivement en fauteuil roulant après cinq ans de lutte contre l’engrenage invalidant.

Son quotidien devient un champ de bataille contre les douleurs musculaires et la perte d’autonomie. Pourtant, l’Italienne garde une lueur d’espoir : depuis des années, elle caresse le projet de se rendre à Lourdes. « J’avais besoin de paix », explique-t-elle sobrement à RTL, sans imaginer ce qui l’attend.

Le déclic vient en 2009, quand son diocèse organise un pèlerinage. Sur les conseils de son mari, celle qui se décrit comme « croyante sans attentes particulières » franchit enfin le pas. Un voyage qui bouleversera sa vie en quelques secondes.

L’instant décisif dans les eaux de Lourdes

Antonietta Raco tremble en entrant dans le bassin sacré. Alors que l’eau glacée enveloppe son corps, une sensation inattendue la traverse : « une étreinte sur le cou avec une main qui me tournait doucement la tête », raconte-t-elle à BFMTV. L’expérience dure à peine une seconde mais marque un tournant.

Une voix féminine résonne alors par trois fois : « Ne crains rien ». Les bénévoles présents confirmeront plus tard n’avoir ni touché la sexagénaire ni prononcé ces mots. Saisie d’une douleur fulgurante aux jambes, la miraculée éclate en sanglots avant de tenter l’impensable.

Contre toute attente, celle qui n’avait plus marché depuis des années se redresse seule. « Je marche très bien, de façon légère », démontre-t-elle devant la caméra, stupéfaite de sa nouvelle mobilité. Le Dr Alessandro de Franciscis qualifiera ce moment de « phénomène complet et instantané », sans équivalent médical connu.

Validation scientifique et religieuse : La mécanique d’un miracle

Le Bureau des constatations médicales de Lourdes enclenche son protocole rigoureux dès 2010. « La guérison survient de manière inattendue, complète, durable et inexpliquée », insiste le Dr Alessandro de Franciscis à BFMTV. Un avis confirmé par quinze ans de suivi médical sans rechute.

Le processus atteint son apogée en novembre 2024 : le comité international valide à l’unanimité le caractère miraculeux. Ce verdict fait d’Antonietta Raco le 72e miracle officiel depuis les apparitions de 1858. Une reconnaissance rare – seulement cinq cas recensés par le médecin-chef depuis son entrée en fonction.

L’Église parachève ce long parcours en 2025 par une proclamation solennelle du diocèse de Tursi-Lagonegro. Un sceau officiel qui transforme l’expérience personnelle en fait religieux historique, sans pourtant élucider le mystère scientifique.

Une vie transformée : Le nouveau rapport à la foi

Antonietta Raco marche aujourd’hui avec une aisance qui défie son diagnostic initial. « J’ai l’impression de voler », confie-t-elle en évoquant cette liberté retrouvée, seize ans après sa guérison. Un état physique stabilisé qui résiste à l’épreuve du temps, confirmé par les contrôles médicaux réguliers.

La miraculée italienne fait désormais de Lourdes son rendez-vous annuel. Un pèlerinage qui prend une résonance particulière depuis sa reconnaissance officielle. Son témoignage, jadis teinté de doute, se mue en certitude : « Bien entendu, j’avais demandé la guérison », admet-elle enfin, révélant une foi ravivée par l’expérience.

Son histoire dépasse désormais le cadre personnel pour inspirer des milliers de fidèles. Une preuve vivante que le sanctuaire marial continue d’écrire, siècle après siècle, des chapitres qui défient la raison scientifique.