La coqueluche fait son grand retour en France, semant l’inquiétude chez les autorités sanitaires. Cette maladie virale, souvent considérée comme bénigne, peut en réalité avoir des conséquences dramatiques pour les plus jeunes. Depuis le début de l’année 2024, le pays fait face à une recrudescence alarmante des cas, avec des chiffres qui dépassent déjà ceux du dernier pic épidémique de 2017.
Face à cette situation préoccupante, la Haute Autorité de Santé (HAS) tire la sonnette d’alarme et propose de nouvelles recommandations pour renforcer la protection des nouveau-nés et des nourrissons. L’objectif est clair : resserrer les mailles du filet vaccinal pour endiguer la propagation de cette maladie potentiellement mortelle chez les plus fragiles.
Un bouclier vaccinal renforcé autour des bébés
La HAS préconise désormais que toute personne en contact proche avec un nouveau-né ou un nourrisson de moins de 6 mois reçoive un rappel du vaccin contre la coqueluche. Cette recommandation s’applique dans un cadre familial comme professionnel, et concerne notamment les parents, la fratrie, les grands-parents, mais aussi les professionnels de santé et de la petite enfance. La seule exception concerne les cas où la mère a été vaccinée au moins un mois avant l’accouchement.
Ce rappel est jugé nécessaire si le dernier vaccin contre la coqueluche date de plus de 5 ans. En effet, des études récentes suggèrent que l’efficacité vaccinale diminue rapidement après cette période, devenant insuffisante pour garantir une protection optimale contre l’infection. Cette mesure vise à créer un véritable bouclier protecteur autour des bébés, trop jeunes pour bénéficier de leur propre vaccination.
Une épidémie qui inquiète les autorités sanitaires
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis le début de l’année 2024, la France fait face à une forte augmentation du nombre de contaminations par la coqueluche. Plus alarmant encore, on déplore déjà au moins 17 décès, dont 12 concernent des nourrissons âgés de 2 mois ou moins. Ces statistiques dépassent non seulement celles observées lors du dernier pic épidémique en France en 2017, mais sont également supérieures à celles actuellement enregistrées dans des pays voisins comme le Royaume-Uni.
Anne-Laure Cremieux, membre de la commission technique des vaccinations de la HAS, souligne l’urgence de la situation : « Il faut resserrer les mailles de la vaccination pour protéger le plus efficacement les nourrissons. » Cette déclaration met en lumière la nécessité d’une action rapide et concertée pour endiguer la propagation de la maladie et éviter de nouvelles tragédies.
Une stratégie vaccinale ciblée pour les plus vulnérables
Les recommandations de la HAS visent en priorité à réduire le risque de forme grave de la coqueluche chez les nouveau-nés et les nourrissons. Ces derniers sont particulièrement vulnérables car ils sont trop jeunes pour être protégés par leur propre vaccination, qui n’est obligatoire qu’à partir de 2 mois, avec un rappel à 4 mois puis à 11 mois. En renforçant la protection de l’entourage, on crée une barrière supplémentaire contre la transmission du virus.
Cette stratégie de « cocooning » vaccinal s’accompagne également d’une recommandation accrue de vaccination pour les femmes enceintes. En effet, la vaccination pendant la grossesse permet de transmettre des anticorps au fœtus, offrant ainsi une protection précoce au nouveau-né dès sa naissance. Cette approche à double niveau – protection de l’entourage et immunisation prénatale – vise à maximiser les chances de prévenir les formes graves de la maladie chez les plus petits.