« Apple Cider Vinegar » : Netflix lève le voile sur l’affaire Belle Gibson, l’influenceuse bien-être aux troublantes manipulations

Marie Q.
5 Min de lecture

Dans l’univers scintillant des réseaux sociaux, où le bien-être est devenu un business lucratif, Netflix dévoile l’une des plus grandes impostures de la dernière décennie. La série « Apple Cider Vinegar » lève le voile sur l’histoire troublante de Belle Gibson, une influenceuse australienne qui a construit un empire sur un mensonge particulièrement cruel : celui d’avoir guéri son cancer par des méthodes naturelles.

En 2013, alors que des milliers de personnes atteintes de cancer suivaient religieusement ses conseils « miraculeux », Belle Gibson incarnait la success-story parfaite d’Instagram. Avec plus de 300 000 abonnés fascinés par son mode de vie sain et ses promesses de guérison, elle était devenue la nouvelle égérie du wellness… jusqu’à ce que tout s’effondre.

Une ascension fulgurante basée sur un mensonge mortel

Le récit de Belle Gibson avait tout pour séduire : jeune, belle et apparemment guérie d’un cancer du cerveau inopérable grâce à une alimentation saine et des remèdes naturels. Son livre de recettes et son application mobile sont rapidement devenus des best-sellers, générant des revenus considérables dont une partie était supposée être reversée à des œuvres caritatives.

Mais en mars 2015, l’enquête minutieuse de journalistes australiens révèle la supercherie : non seulement Gibson n’a jamais fait de dons aux associations promises, mais elle n’a jamais eu de cancer. Une révélation qui provoque un séisme dans la communauté du bien-être et détruit la vie de nombreux malades qui avaient cru en ses promesses.


Le coût de la manipulation
En septembre 2017, Belle Gibson est condamnée à une amende de 240 000 € par la justice australienne pour avoir trompé ses lecteurs sur les dons promis aux œuvres caritatives. Cette sanction ne représente qu’une fraction des gains générés par son empire du mensonge.

Netflix décode l’imposture avec brio

La plateforme de streaming confie le rôle principal à Kaitlyn Dever, déjà remarquée dans « Unbelievable » et « Dopesick ». L’actrice livre une performance saisissante dans la peau de cette mythomane au charme toxique, capable de pleurer sur commande pour manipuler son audience.

La série adopte un ton décalé, symbolisé par une scène d’ouverture sur « Toxic » de Britney Spears, tout en maintenant la gravité nécessaire au sujet. Chaque épisode débute par un rappel : « Ceci est une histoire vraie basée sur un mensonge. Et Belle Gibson n’a pas été payée pour cette histoire. »

L’héritage empoisonné d’une manipulation massive

L’impact de cette affaire résonne encore aujourd’hui dans le monde du bien-être digital. Des témoignages comme celui de Kylie, une patiente en chimiothérapie qui suivait Gibson, ou de Maxine, dont la santé s’est détériorée en suivant ses conseils, illustrent les conséquences dévastatrices de cette manipulation.


Les dangers du « wellness » non régulé
L’affaire Gibson a mis en lumière les zones grises de l’industrie du bien-être sur les réseaux sociaux. Sans régulation stricte, les influenceurs peuvent promouvoir des méthodes non scientifiques potentiellement dangereuses pour la santé de leurs abonnés.

Un avertissement pour l’ère numérique

À l’heure où les réseaux sociaux continuent de propager des théories alternatives sur la santé, « Apple Cider Vinegar » sert d’avertissement sur les dangers de la désinformation médicale. La série, malgré quelques digressions chronologiques qui peuvent parfois dérouter, réussit à capturer l’essence d’une époque où la frontière entre vérité et mensonge devient de plus en plus floue.

La production de Netflix, portée par un casting 100% féminin incluant Alycia Debnam-Carey et Aisha Doe, démonte les mécanismes d’une manipulation moderne tout en questionnant notre rapport à la vérité sur les réseaux sociaux.