647 ans après Grégoire XI, le Vatican pourrait-il élire un pape français ? Alors que les hommages mondiaux rendent hommage à François, deux cardinaux tricolores mobilisent discrètement leurs soutiens. Entre héritage réformateur et réseaux sociaux, découvrez comment Jean-Marc Aveline et François-Xavier Bustillo défient six siècles de tradition papale…
Le choc planétaire après la disparition d’un pape révolutionnaire
Le Vatican annonce un événement historique ce 21 avril 2025 : le pape François s’éteint à 88 ans dans sa résidence Sainte-Marthe. La nouvelle, tombée à 7h35 précises, provoque une onde de choc internationale. La veille encore, le souverain pontife bénissait la foule depuis la loggia de Saint-Pierre lors de la traditionnelle bénédiction pascale Urbi et Orbi.
Son décès brutal, causé par un AVC ayant entraîné une « défaillance cardio-circulatoire irréversible », suscite une vague d’hommages sans précédent. De Washington à Paris, les réactions politiques se multiplient. Emmanuel Macron salue « un défenseur des plus fragiles », tandis que Donald Trump rend hommage à « l’artisan d’une Église plus humaine ».
Premier pape originaire d’Amérique latine, Jorge Mario Bergoglio laisse l’héritage d’un pontificat réformateur. Durant ses 12 années de règne, il aura bousculé les traditions en plaçant au cœur de son action la lutte contre les abus sexuels, l’accueil des migrants et le dialogue interreligieux. Un bilan qui divise encore au sein de la Curie romaine.
« Proche du peuple jusqu’à son dernier souffle », selon les termes de l’agence Vatican News, François ouvre par sa disparition une ère d’incertitude. Alors que les drapeaux sont mis en berne sur les édifices religieux, une question cruciale émerge déjà : qui pourra incarner cette vision d’une Église ouverte au monde ?
Surprise au Vatican : l’incroyable ascension des cardinaux français
Dans l’ombre de la chapelle Sixtine, deux prélats français font brusquement parler d’eux. Jean-Marc Aveline, 66 ans, et François-Xavier Bustillo, 56 ans, incarnent une nouvelle génération de leaders catholiques propulsés par les réformes de François. Leur point commun ? Une nomination au cardinalat directement orchestrée par le pape défunt.
Archevêque de Marseille depuis 2019, Jean-Marc Aveline s’impose comme un héritier spirituel du pontife argentin. Spécialiste reconnu du dialogue interreligieux, ce proche collaborateur de François défend une vision progressiste sur les questions migratoires et la laïcité. « Un cardinal qui parle aussi bien aux imams qu’aux sans-abri », résume un vaticaniste.
À l’autre extrémité de l’échiquier ecclésiastique, François-Xavier Bustillo bouscule les codes. Plus jeune cardinal électeur de France, l’évêque d’Ajaccio séduit par son approche pastorale et sa maîtrise inédite des réseaux sociaux. Sa nomination express en septembre 2023 révélait déjà la confiance particulière que lui portait François.
Leur double candidature symbolise un paradoxe : allier l’internationalisation voulue par le défunt pape à un ancrage territorial fort. Un équilibre précieux pour une Église qui cherche désespérément à reconquérir les fidèles tout en préservant son unité mondiale.
1378-2025 : pourquoi la France brise un tabou vieux de six siècles
L’éventuelle élection d’un pape français constituerait une première depuis 647 ans. Le dernier souverain pontife né en France, Grégoire XI, régnait en effet jusqu’à sa mort en 1378. Une réalité historique qui se heurte désormais à l’internationalisation accélérée de l’Église sous François, ayant créé 21 nouveaux cardinaux non européens durant son pontificat.
« La nationalité compte moins que l’audace réformatrice », analyse BFMTV. Les 120 électeurs du conclave privilégient désormais un profil capable de répondre aux défis du siècle : crise des vocations sacerdotales, tensions sur la gouvernance romaine et équilibre délicat entre tradition et modernité.
Dans ce contexte, Jean-Marc Aveline et François-Xavier Bustillo bénéficient d’un atout maître : leur ancrage simultané dans le territoire français et les réseaux internationaux. Le premier a forgé sa réputation grâce à des médiations interreligieuses à portée mondiale, le second through son action pastorale relayée sur TikTok et Instagram.
Pourtant, la Curie romaine conserve une méfiance historique envers l’Église de France, souvent perçue comme trop liée au modèle laïque. Un paradoxe à l’heure où le Vatican recherche justement des ponts avec les États sécularisés.
Le pari français pour conquérir le trône de Saint-Pierre
Loin d’être favorite selon les observateurs, la France mise sur un atout unique : deux cardinaux aux profils complémentaires. Jean-Marc Aveline capitalise sur son expérience diplomatique forgée au contact des quartiers multiculturels marseillais. Son action en faveur des migrants et des minorités religieuses en fait un candidat idéal pour incarner l’Église « aux périphéries » chère à François.
Son rival François-Xavier Bustillo joue une carte différente : le prélat corse convertit sa maîtrise des réseaux sociaux en arme d’influence massive. Avec des vidéos pastorales visionnées par des milliers de jeunes, il incarne une modernité rare dans les cercles vaticans.
Mais cet activisme se heurte à un obstacle historique : « la méfiance envers une Église française jugée trop liée au modèle laïque », selon un expert romain. Un défi de taille alors que 72% des cardinaux électeurs viennent de pays à forte tradition catholique.
Dernier espoir tricolore : le soutien discret des 15 cardinaux francophones africains, héritage de la colonisation. Un réseau d’influence qui pourrait faire basculer le vote en faveur d’Aveline, perçu comme un pont entre l’Europe et le Sud global.