Ardennes : deux employés risquent la prison après une agression grave sur leur collègue

Vladimir P.
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Une scène d’une violence inouïe s’est déroulée dans les locaux d’AFS Sedan, une entreprise ardennaise spécialisée dans la production d’outils pour l’industrie sidérurgique. Le 24 octobre 2023, ce qui devait être une journée de travail ordinaire s’est transformé en cauchemar pour un employé d’une trentaine d’années, victime d’une agression particulièrement grave de la part de deux de ses collègues.

Les faits, qui ont conduit à l’ouverture d’une enquête et à des poursuites judiciaires, illustrent une forme particulièrement choquante de violence au travail. L’utilisation détournée d’un outil professionnel et la gravité des blessures infligées soulèvent de nombreuses questions sur la sécurité au sein de l’entreprise et la responsabilité de l’employeur.

Une agression d’une rare violence

Les deux salariés mis en cause ont utilisé un compresseur pneumatique pour injecter de l’air dans le rectum de leur collègue. Un acte qui dépasse l’entendement et qui a entraîné des conséquences dramatiques pour la victime. Cette dernière a subi de graves lésions, notamment une perforation intestinale, nécessitant une prise en charge médicale immédiate.


Qu’est-ce qu’un compresseur pneumatique ?
Un outil industriel qui comprime l’air pour alimenter des machines et des outils. Sa puissance peut être extrêmement dangereuse si mal utilisée, pouvant causer des blessures graves voire mortelles.

La victime s’est vue prescrire une interruption temporaire de travail supérieure à huit jours, témoignant de la gravité des blessures subies. Suite à cette agression, elle a immédiatement porté plainte, une démarche également suivie par son employeur.

L’entreprise dans le collimateur de la justice

Le tribunal de Charleville-Mézières, lors de l’audience du 6 janvier 2025, a soulevé la possible responsabilité pénale de l’entreprise AFS Sedan. Cette nouvelle dimension de l’affaire a conduit à un report du procès au 23 juin 2025, à la demande de la défense, afin de permettre la citation à comparaître de la société.


La responsabilité pénale des entreprises
Les entreprises peuvent être tenues pénalement responsables des infractions commises pour leur compte par leurs organes ou représentants, et doivent assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

Les deux agresseurs sont poursuivis pour « violences aggravées » et encourent une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement. Le caractère collectif de l’agression et l’utilisation d’un outil professionnel comme arme constituent des circonstances aggravantes qui expliquent la sévérité des charges retenues.

Les enjeux de la sécurité au travail en question

Cette affaire met en lumière les défaillances potentielles dans la surveillance et la sécurité au sein de l’environnement professionnel. L’utilisation détournée d’un équipement industriel dangereux soulève des interrogations sur les protocoles de sécurité en place au sein de l’entreprise.

Le report du procès permettra d’examiner en détail les mesures préventives qui auraient dû être mises en place par l’employeur pour éviter ce type d’incident. La présence de l’entreprise à la barre des accusés pourrait établir un précédent important dans la jurisprudence concernant la responsabilité des employeurs en matière de sécurité au travail.