Un document troublant diffusé par un lycéen de 15 ans précède l’attaque au couteau qui a coûté la vie à une élève à Nantes ce jeudi. Alors que trois autres adolescents restent hospitalisés, l’établissement Notre-Dame-de-Toutes-Aides, décrit comme « très calme » par ses usagers, vit un bouleversement inédit. La présence des ministres Borne et Retailleau sur place souligne l’importance d’une enquête scrutant chaque détail. Ce que révèle ce message préalable de 20 pages pourrait éclairer l’inimaginable.
Un élève de 15 ans poignarde quatre camarades dans un lycée nantais
Un adolescent de seconde du lycée privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides attaque quatre élèves à l’arme blanche ce jeudi en milieu de journée. L’assaillant, immédiatement maîtrisé par un membre du personnel, blesse grièvement trois adolescents et cause la mort d’une lycéenne.
Les premières investigations révèlent un profil troublant. Justin P., inconnu des services de police et de renseignement, avait suscité des remarques parmi ses pairs. « C’était un élève un peu bizarre depuis le début de l’année », confie un camarade de classe à BFMTV.
L’établissement réputé pour son calme habituel bascule dans l’horreur en quelques minutes. Un parent d’élève présent sur les lieux décrit « un lycée très calme jusqu’ici, sans aucun problème de ce type ». La violence de l’attaque laisse les témoins sous le choc : « Voir une camarade décédée, ça nous a fait vraiment froid dans le dos », raconte un élève anonyme.
Les secours dépêchent sur place 50 pompiers et 20 véhicules d’urgence, tandis que le confinement immédiat des élèves permet d’éviter un bilan plus lourd. L’intervention rapide du personnel scolaire limite la durée de l’attaque à quelques minutes critiques.
Une mobilisation exceptionnelle des secours et des autorités
Plus de 50 pompiers et une vingtaine d’engins de secours convergent vers le lycée nantais dans les minutes suivant l’attaque. Leur intervention permet de prendre en charge les victimes : une adolescente décédée sur place, trois autres blessées dont une en urgence absolue.
Les ministres Bruno Retailleau (Intérieur) et Élisabeth Borne (Éducation) se rendent sur les lieux en fin d’après-midi. « Je me rends sur place pour exprimer toute ma solidarité aux victimes », déclare la ministre sur les réseaux sociaux. Un important dispositif policier encercle l’établissement, interdisant tout accès aux curieux.
La classe politique réagit unanimement. Le député Éric Ciotti exige des mesures radicales : « Portiques de sécurité, vidéo-protection avec reconnaissance faciale : il ne faut rien s’interdire ». Le président du RN Jordan Bardella et la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet expriment leur soutien aux familles des victimes.
La direction du lycée organise une évacuation méthodique à partir de 15h30, sous escorte policière. Les premiers élèves quittent les lieux « dans un silence assourdissant », selon un témoin, certains étreignant leurs proches sans prononcer un mot.
Une communauté éducative sous le choc
L’évacuation des élèves se déroule dans une ambiance de stupeur totale. « Les yeux sont rouges, chacun se cherche, certains se retrouvent sans parler », décrit un témoin de la scène. Les parents récupèrent leurs enfants au gymnase, nombreux exprimant leur incompréhension face à la violence surgie dans cet établissement réputé paisible.
Ludivine, mère d’une élève de seconde présente sur les lieux, incarne ce désarroi. « Moi qui suis une mère anxieuse, je ne pensais pas qu’il lui arriverait quelque chose dans son lycée », confie-t-elle à l’AFP, soulignant le caractère « calme et correct à tous les niveaux » de l’institution. Son témoignage rejoint celui d’un parent d’élève pour qui « il n’y a jamais eu de problème ici ».
La classe politique traduit l’émotion nationale. Marine Le Pen exprime sur X sa « consternation » et sa « colère » après ce « nouveau drame scolaire ». Le président du RN Jordan Bardella adresse ses « pensées aux victimes », tandis que Yaël Braun-Pivet assure « partager la peine » des familles. Ces réactions unanimes soulignent l’onde de choc traversant la société française.
L’enquête met au jour un document préoccupant
Quelques heures avant l’attaque, Justin P. envoie à l’ensemble du lycée un document de 20 pages via sa boîte mail scolaire. BFMTV, qui a pu le consulter, le décrit comme « un portrait très sombre de notre société » au contenu confus. Les enquêteurs analysent minutieusement cet écrit pour en comprendre la portée et les éventuels signaux précurseurs.
La conférence de presse du tribunal judiciaire de Nantes, initialement prévue à 19h, est reportée sans explication. Le Parquet national antiterroriste se maintient en observation, sans toutefois se saisir du dossier pour l’instant. Cette prudence reflète la complexité d’une affaire où les motivations de l’assaillant restent énigmatiques.
Le profil du jeune homme de 15 ans, sans antécédents judiciaires ou psychiatriques connus, interroge les spécialistes. Un camarade de classe évoque auprès de BFMTV un élève « un peu bizarre depuis le début de l’année », sans autre précision. Ces éléments contrastent avec l’absence totale de signalements antérieurs dans cet établissement réputé pour son climat serein.
L’analyse du document pré-attaque et les auditions des témoins détermineront si cet acte relève d’une crise isolée ou répond à une logique plus structurée. Les autorités gardent pour l’instant toutes les hypothèses ouvertes, alors que la communauté éducative attend des réponses.