Dans une interview poignante diffusée sur TF1 dans « Le Portrait de la Semaine », Charles Biétry se livre avec une franchise désarmante sur son combat contre la maladie de Charcot. L’ancien journaliste sportif, figure emblématique du PAF, fait preuve d’une dignité remarquable face à cette épreuve qui le touche depuis l’été 2022.
À 71 ans, celui qui a marqué l’histoire du journalisme sportif français choisit de briser les tabous autour de la fin de vie. Dans ses mémoires « La dernière vague », à paraître chez Flammarion, il partage son choix courageux de s’inscrire en Suisse pour une mort assistée, une décision mûrement réfléchie qui soulève des questions essentielles sur le droit de mourir dans la dignité.
Un combat quotidien contre une maladie implacable
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La sclérose latérale amyotrophique, plus connue sous le nom de maladie de Charcot, impose à Charles Biétry une lutte de chaque instant. Les symptômes, particulièrement cruels, l’empêchent progressivement de s’exprimer normalement : « Les mots sont dans ma tête et je ne peux pas les faire sortir », confie-t-il grâce à une intelligence artificielle reproduisant sa voix.
Face à cette situation, l’ancien dirigeant du PSG fait preuve d’une lucidité remarquable. « Il me reste quelques semaines ou quelques mois à vivre. Pourquoi voulez-vous que je les gâche et que je gâche la vie de mes proches ? », explique-t-il avec une sérénité déconcertante.
Qu’est-ce que la maladie de Charcot ?
La sclérose latérale amyotrophique est une maladie neurodégénérative qui entraîne une paralysie progressive des muscles. Elle touche environ 2500 personnes par an en France, avec une espérance de vie moyenne de 3 à 5 ans après le diagnostic.
Une démarche réfléchie pour protéger ses proches
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Le choix du suicide assisté en Suisse n’est pas une décision prise à la légère. Charles Biétry l’explique avec une grande sensibilité : « Je ne veux pas être branché sur une machine pour respirer alors qu’il n’y a plus rien, plus d’avenir. Je ne veux pas souffrir et surtout faire souffrir ma famille. »
Cette démarche s’accompagne d’un plaidoyer pour faire évoluer la législation française. Il salue le projet de loi sur la fin de vie porté par Emmanuel Macron, qu’il qualifie de « cadeau du ciel », tout en déplorant la lenteur des avancées politiques sur ce sujet sensible.
Un héritage médiatique et humain
Dans ses derniers messages, Charles Biétry pense avant tout à ses proches. Avec une émotion palpable, il évoque ses derniers instants espérés : « S’il me reste un peu de lucidité, j’espère qu’on se tiendra les mains, que je les regarderai avec l’esquisse d’un sourire et que j’aurai la force de leur dire ‘je vous aime' ».
Le parcours de Charles Biétry
Figure majeure du journalisme sportif français, il a notamment créé la chaîne Infosport et dirigé les sports de Canal+. Il a également occupé le poste de vice-président du Paris Saint-Germain de 1991 à 1998, marquant l’histoire du club de la capitale.
Son témoignage, au-delà du simple récit personnel, participe à une prise de conscience collective sur la maladie de Charcot et la question de la fin de vie en France. À l’instar d’autres personnalités touchées par cette maladie, comme Antoine Mesnier, compagnon de Marina Carrère d’Encausse, il contribue à faire avancer un débat sociétal crucial.