Au procès de Pierre Palmade, le témoignage poignant de la jeune femme qui a perdu son enfant dans l’accident

Camille C.
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Les visages sont tendus ce mercredi 20 novembre 2024 au tribunal correctionnel de Melun, où s’ouvre le procès de Pierre Palmade. L’humoriste de 56 ans fait face à la justice pour répondre des graves blessures causées lors de l’accident qu’il a provoqué en février 2023, alors qu’il conduisait sous l’emprise de stupéfiants. Une collision qui a bouleversé à jamais la vie de plusieurs familles.

Parmi les victimes présentes à l’audience, le témoignage de Mila, 27 ans, résonne avec une intensité particulière dans la salle. Cette jeune femme, qui était enceinte de six mois au moment du drame, porte encore aujourd’hui les stigmates physiques et psychologiques de cette tragédie qui lui a coûté la vie de son enfant à naître.

Une collision aux conséquences dévastatrices

Ce vendredi 10 février 2023, sur une route départementale de Seine-et-Marne, la vie de Mila bascule brutalement. La Renault Mégane dans laquelle elle voyage avec son beau-frère et son neveu de 6 ans est violemment percutée par le véhicule conduit par Pierre Palmade. Les analyses toxicologiques révéleront plus tard la présence de cocaïne et de médicaments de substitution dans le sang de l’humoriste.

L’impact est tel que les trois occupants sont grièvement blessés. Mais pour Mila, l’irréparable se produit : elle perd son bébé, une petite fille qu’elle avait déjà prénommée Solin. Les expertises médicales confirmeront que le fœtus, pesant 1,09 kg, était « indiscutablement viable » avant l’accident.

Le cri du cœur d’une mère meurtrie

À la barre, Mila livre un témoignage poignant qui glace l’assistance. « Il a tué ma fille. Elle était entière. J’ai compté ses doigts. Elle m’a montré ses yeux. Elle est partie seule« , déclare-t-elle en sanglots. La jeune femme explique la symbolique du prénom choisi : « Solin, ça veut dire ‘jardin de fleurs’. C’était ma petite fleur. »


La question juridique du fœtus
En droit français, un fœtus n’acquiert une existence légale qu’à sa naissance. Cette jurisprudence explique pourquoi Pierre Palmade n’est pas poursuivi pour homicide involontaire, malgré la perte du bébé.

Le long chemin de la reconstruction

Les séquelles sont profondes, tant physiques que psychologiques. « Je ne regarde pas mon ventre. Je me lave, mais je ne regarde pas. Mon nez est cassé et déplacé. Mes dents sont cassées », confie Mila, qui suit toujours un traitement orthopédique pour ses vertèbres endommagées.

La naissance récente d’un autre enfant, il y a deux mois, n’efface pas les traumatismes. « Je l’aime beaucoup ma fille. Mais c’est très difficile pour moi de la prendre dans les bras« , avoue-t-elle, témoignant de la profonde dépression qui a failli détruire son couple après l’accident.

Une justice attendue

Face à ces témoignages, Pierre Palmade risque jusqu’à 14 ans de réclusion et 200 000 euros d’amende. En situation de récidive légale depuis une condamnation en 2019 pour usage de stupéfiants, l’humoriste comparaît sous contrôle judiciaire, après avoir évité la détention provisoire.


Le contrôle judiciaire de Pierre Palmade
L’humoriste est actuellement assigné en Nouvelle-Aquitaine, avec interdiction de conduire et d’entrer en contact avec les victimes. Il est suivi au service d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif.