La famille contre l’État : la plainte pour non-assistance
En 2023, deux ans après le drame, les proches d’Aurélie Langelin déposent une plainte pour non-assistance à personne en danger contre les policiers intervenus la veille du meurtre. « Ils ont vu ses blessures, ils l’ont laissée là », accuse sa sœur, brandissant les rapports médicaux attestant des traces de coups observées lors de l’intervention.
L’IGPN avait pourtant classé l’enquête interne sans suites, estimant que les agents avaient agi « dans le cadre de leurs prérogatives ». Les policiers concernés maintiennent leur version : « Elle refusait de porter plainte et semblait ivre ». Un argument rejeté par l’avocate de la famille : « Savoir déceler l’emprise devrait faire partie de leur formation », insiste-t-elle, dénonçant un système qui abandonne les victimes.
Trois jours de procès pour un verdict historique
Le parquet réclame la requalification des faits en meurtre aggravé, ce qui exposerait l’accusé à la perpétuité. La défense, elle, argue d’une « absence de préméditation », soulignant que le suspect a « appelé lui-même les secours ». Les débats se concentrent sur les violences antérieures et le rôle du bracelet électronique, insuffisant selon l’accusation pour protéger la victime.
Devant le tribunal, des collectifs féministes brandissent des pancartes : « Justice pour Aurélie, plus jamais ça ! ». Ils réclament une réforme des protocoles policiers et un durcissement des peines pour les récidivistes. La famille espère que ce procès « fera jurisprudence », selon les mots de leur avocat, pour éviter que d’autres femmes ne subissent le même enchaînement de failles institutionnelles.