Bird d’Andrea Arnold : un accueil critique exceptionnel pour cette fable sociale britannique

Julie K.
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Le nouveau film d’Andrea Arnold fait sensation dans la presse française avec une moyenne exceptionnelle de 3,9 sur 5, basée sur les critiques de 28 supports médiatiques. Une performance remarquable qui confirme le talent de la réalisatrice britannique, déjà reconnue pour ses œuvres marquantes comme « Fish Tank » et « American Honey ».

Deux ans après son documentaire « Cow », la cinéaste revient avec « Bird », un long-métrage présenté en compétition au Festival de Cannes 2024. Cette fable sociale portée par Barry Keoghan, Franz Rogowski et la révélation Nykiya Adams, séduit par sa capacité à mêler réalisme social et touches de fantastique, dans la plus pure tradition du cinéma britannique contemporain.

Une chronique sociale touchante et audacieuse

Au cœur du récit, nous suivons Bailey, un jeune garçon de 12 ans vivant dans un squat du nord du Kent avec son frère Hunter et leur père Bug. Dans cet environnement précaire où l’attention parentale se fait rare, Bailey, à l’aube de l’adolescence, cherche ailleurs les repères qui lui manquent. Andrea Arnold capture avec une sensibilité rare cette quête d’identité dans un milieu défavorisé, thème qui lui est cher depuis ses débuts.


Le Kent, terre de contrastes
Région du sud-est de l’Angleterre, le Kent est connu pour ses paysages verdoyants mais aussi pour ses zones urbaines défavorisées, théâtre de nombreux films sociaux britanniques. C’est dans ce décor qu’Andrea Arnold a déjà tourné plusieurs de ses films, dont « Fish Tank » en 2009.

Un concert d’éloges unanime

Les critiques saluent particulièrement la maîtrise formelle d’Arnold, capable de transcender la dureté du sujet par une mise en scène aérienne. CinemaTeaser évoque des « moments de cinéma mémorables » tandis que Konbini retrouve « la magie d’American Honey ». Le Parisien souligne quant à lui l’équilibre parfait entre « lucidité » et « bienveillance » dans le traitement du sujet.

Cette virtuosité se manifeste notamment dans la capacité de la réalisatrice à insuffler une dimension poétique à son récit social. Les critiques sont unanimes sur la justesse du regard porté sur cette jeunesse abandonnée, sublimée par une réalisation qui évite les écueils du misérabilisme.

L’héritière du réalisme social britannique

Avec « Bird », Andrea Arnold s’inscrit dans la lignée des grands maîtres du cinéma social britannique tout en renouvelant le genre. Sa capacité à mêler observation sociale précise et échappées oniriques fait écho aux œuvres de Ken Loach et Mike Leigh, tout en affirmant une signature visuelle unique.


Le nouveau réalisme social britannique
Depuis les années 2000, une nouvelle génération de cinéastes britanniques, dont Andrea Arnold, a insufflé un nouveau souffle au cinéma social. Leur approche combine réalisme documentaire et recherche esthétique, créant un style distinctif qui influence le cinéma européen.

Une mise en scène qui transcende le réel

Le film se distingue par sa bande sonore « décapante » et sa photographie soignée qui élèvent le quotidien vers une dimension quasi fantastique. Les performances des acteurs, particulièrement celle de Barry Keoghan, sont saluées pour leur authenticité et leur intensité. Seules quelques voix, comme La Tribune Dimanche, émettent des réserves sur l’équilibre entre réalisme social et échappées oniriques, jugeant certains passages « artificiels ».