Dans une récente interview accordée au magazine GQ, Ridley Scott lève le voile sur les coulisses mouvementées du casting de Blade Runner, son chef-d’œuvre de 1982. Le réalisateur britannique révèle les réticences initiales des producteurs concernant le choix d’Harrison Ford pour incarner Rick Deckard, le chasseur de réplicants devenu iconique.
Cette confession du cinéaste met en lumière les tensions qui ont entouré la production de ce film devenu culte. Une situation paradoxale quand on connaît aujourd’hui l’impact considérable du long-métrage sur le cinéma de science-fiction et la carrière stellaire d’Harrison Ford qui a suivi.
Les producteurs face au « mystère » Harrison Ford
Au début des années 80, Harrison Ford n’est pas encore la superstar qu’il deviendra. Malgré son rôle de Han Solo dans Star Wars, les financiers du projet peinent à voir en lui l’acteur principal de leur ambitieuse production. « Mais pu***, c’est qui Harrison Ford ? » s’interrogent-ils alors, comme le rapporte Ridley Scott. Le réalisateur, convaincu de son choix, leur répond avec assurance : « Vous allez bientôt le savoir ».
Blade Runner en bref
Sorti en 1982, ce film de science-fiction dystopique suit l’histoire de Rick Deckard, un « blade runner » chargé de traquer et d’éliminer des androïdes appelés réplicants. Adapté du roman de Philip K. Dick « Do Androids Dream of Electric Sheep? », le film est devenu une référence incontournable du genre cyberpunk.
Un tournage sous haute tension
Les relations tendues ne se limitent pas au seul casting. Le documentaire « Dangerous Days : The Making Of Blade Runner » témoigne d’une atmosphère électrique sur le plateau. Harrison Ford lui-même apparaît régulièrement contrarié durant le tournage, particulièrement concernant la voix off qu’il est contraint d’enregistrer – un élément qu’il détestera ouvertement par la suite.
Les conflits s’intensifient entre Scott et les producteurs, que le réalisateur qualifie sans détour de « partenaires horribles ». Dans un entretien accordé à Total Film en 2023, il confie : « Ça a été une très mauvaise expérience pour moi. Des financiers qui me tuaient tous les jours. »
La vision contre les compromis
Fort de son expérience dans la gestion d’entreprise, Ridley Scott reste inflexible face aux pressions. « Je savais que je faisais quelque chose de très, très spécial », maintient-il. Les critiques sur le rythme jugé trop lent du film ne l’ébranlent pas. « En tant que réalisateur, on ne peut écouter personne », affirme-t-il avec conviction.
L’héritage de Blade Runner
Le film est aujourd’hui considéré comme l’une des œuvres les plus influentes du cinéma de science-fiction. Son esthétique néo-noir et sa vision d’un futur urbain dystopique ont inspiré des générations de cinéastes et d’artistes.
La consécration d’une vision artistique
Le temps a donné raison à l’obstination de Scott. Blade Runner est désormais reconnu comme « l’un des films de science-fiction les plus importants jamais réalisés », selon les propres mots du réalisateur. Cette reconnaissance tardive valide non seulement ses choix artistiques, mais aussi sa détermination à défendre sa vision face aux doutes des producteurs, y compris concernant le casting d’Harrison Ford.