Un voisinage partagé entre stupeur et excuses
« Personne ne pouvait imaginer ça… », murmure une habitante du quartier Wilson, sous couvert d’anonymat. Plusieurs voisins évoquent avoir cru à un départ en Ehpad ou à une hospitalisation prolongée, sans jamais vérifier. La mairie annonce l’activation prochaine d’un « dispositif de veille citoyenne », incluant des visites aléatoires chez les seniors isolés recensés.
Sur les réseaux sociaux, le débat fait rage : « Ça pourrait arriver à n’importe qui dans nos villes fantômes », commente un internaute. Des associations dénoncent l’érosion des solidarités de proximité, tandis que d’autres pointent « deux ans d’inconscience collective ». La police rappelle que signaler une absence anormale reste un geste civique non contraignant, mais vital.
Un drame qui résonne au-delà de Bordeaux
Ce cas n’est malheureusement pas isolé : en février 2024, une Landaise de 68 ans était retrouvée « momifiée » après 60 jours de décomposition dans son appartement. Les chiffres du ministère de la Santé révèlent 4 000 morts solitaires recensés chaque année en France, dont 80% de seniors. Un phénomène qui inquiète les autorités, notamment dans les zones urbaines.
Face à ce constat, des expérimentations technologiques émergent : capteurs de mouvement financés par les mairies, bracelets connectés ou même « détecteurs d’inactivité » sur les compteurs Linky. Le gouvernement promet un plan national de lutte contre l’isolement d’ici fin 2025. Mais comme le souligne un sociologue : « Aucune machine ne remplacera le coup de fil d’un voisin ».