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Brésil : Elle envoie des chocolats Avec amour à son ex… ce que cachait ce cadeau de Pâques empoisonné

Julie K.
7 Min de lecture

Un cadeau de Pâques empoisonné portant la mention « avec amour » déclenche une enquête criminelle au Brésil. Dernière phrase : « À Mirian Lira, avec amour, joyeuses Pâques » – ce message trompeur scelle le destin de deux enfants et plonge une famille dans le chaos. Alors que la police révèle un crime prémédité, une question s’impose : comment ce geste apparemment romantique a-t-il pu cacher une vengeance aussi macabre ? L’analyse des faits dévoile un scénario digne d’un thriller, où chaque détail accable un peu plus la principale suspecte.

« Avec amour, joyeuses Pâques » : le message macabre derrière les chocolats livrés

Le 16 avril à Imperatriz, un colis apparemment anodin change à jamais le destin d’une famille. Des œufs de Pâques livrés à Mirian Lira portent un message trompeur : « À Mirian Lira, avec amour, joyeuses Pâques ». La jeune femme, convaincue qu’il s’agit d’un geste romantique de son compagnon, partage aussitôt les chocolats avec ses deux enfants.

Aucun doute ne l’effleure : l’emballage soigné et la mention affective dissimulent pourtant un piège mortel. Luís Fernando, 7 ans, et sa sœur Evelyn Fernanda, 13 ans, croquent dans les confiseries sans méfiance. Leur mère ignore que ce cadeau empoisonné provient en réalité de Jordélia Pereira Barbosa, l’ex-compagne de son petit ami.

L’ironie tragique réside dans le choix du symbole : les œufs de Pâques, traditionnellement associés à la renaissance, deviennent ici des instruments de mort. Les enquêteurs découvriront plus tard que ce mécanisme de tromperie a été soigneusement planifié, depuis la commande jusqu’à la fausse dédicace.

Deux enfants emportés en 72 heures : le drame familial qui a ému le Brésil

L’ingestion des chocolats déclenche une course contre la mort. Luís Fernando, 7 ans, succombe en quelques heures à une violente intoxication. Sa sœur Evelyn Fernanda, 13 ans, lutte pendant plusieurs jours à l’hôpital avant de rendre son dernier souffle. Leurs décès successifs, du 16 au 19 avril, plongent la communauté d’Imperatriz dans l’effroi.

Seule Mirian Lira échappe au pire. La mère de famille reste hospitalisée dans un état stable, survivante d’un empoisonnement qui a ciblé sa nouvelle relation amoureuse. Le drame prend une dimension nationale lorsque Globo G1 révèle l’histoire, soulignant la vulnérabilité des victimes : deux enfants pris au piège d’une vengeance d’adultes.

L’écart entre les décès – moins de 72 heures – interroge les autorités sanitaires. Les analyses toxicologiques devront déterminer si la différence d’âge ou le dosage du poison explique cette disparité. Un détail qui alimente l’indignation au Brésil, où l’affaire devient le symbole des violences familiales extrêmes.

Fausse identité et perruque : les traces d’un crime prémédité

L’enquête révèle une préparation minutieuse. Jordélia Pereira Barbosa séjourne d’abord dans un hôtel d’Imperatriz sous une fausse identité, effaçant toute trace de son passage. Le 16 avril, déguisée avec une perruque et des lunettes de soleil, elle achète les œufs de Pâques dans une boutique locale. Les caméras de sécurité immortalisent chaque mouvement de la suspecte, fournissant une preuve vidéo accablante.

Les enquêteurs découvrent dans ses affaires une poudre blanche non identifiée, potentiellement liée au poison utilisé. « Nous avons reconstitué son parcours depuis son arrivée en ville jusqu’à l’achat des chocolats », précise une source policière. Cette stratégie d’évitement – changement d’apparence et déplacement calculé – confirme le caractère prémédité de l’acte.

Les chocolats sont envoyés en laboratoire pour analyse, tandis que le portrait robot d’une criminelle méthodique se dessine. Chaque détail, de la réservation d’hôtel au choix du déguisement, souligne une volonté de brouiller les pistes. Un plan machiavélique qui aurait presque réussi sans les images de surveillance.

« Elle nie tout empoisonnement » : l’enquête qui accable la suspecte

L’arrestation survient moins de 24 heures après le crime. Le 17 avril, Jordélia Pereira Barbosa est interceptée dans un bus reliant Imperatriz à Santa Ines, à 400 km du lieu des faits. Malgré ses dénégations – « elle reconnaît l’achat des produits mais nie tout empoisonnement » – les preuves s’accumulent contre elle.

Les déclarations officielles ne laissent place à aucun doute. « Les preuves suggèrent que le crime a été motivé par la vengeance, par la jalousie », affirme Maurício Martins, secrétaire à la sécurité du Maranhão. L’analyse des chocolats en laboratoire doit encore confirmer la nature du poison utilisé, mais les autorités insistent sur le caractère prémédité de l’acte.

Détenue en attente de son procès, la suspecte de 35 ans fait face à un dossier béton : vidéos de surveillance, traçage de ses déplacements et témoignages sur sa relation conflictuelle avec l’ex-compagnon. Un faisceau d’indices qui transforme ses dénégations en défense fragile face à la machine judiciaire brésilienne.