À l’aube de ses 90 ans, Brigitte Bardot demeure une figure emblématique du cinéma français et de la cause animale. Son parcours atypique, jonché de succès cinématographiques et de combats passionnés, a façonné une légende vivante dont l’héritage soulève aujourd’hui de nombreuses questions. Entre son fils unique, Nicolas Charrier, et sa dévotion sans faille pour la protection des animaux, le patrimoine de BB se révèle être un sujet aussi complexe que fascinant.
Alors que la plupart des stars de son envergure auraient accumulé une fortune colossale, Brigitte Bardot a choisi une voie radicalement différente. Abandonnant les strass et les paillettes en 1973 pour se consacrer entièrement à sa passion pour les animaux, l’icône a redéfini les contours de la richesse et du succès. Ce choix de vie, aussi admirable qu’inattendu, place aujourd’hui son fils face à un héritage incertain, tant sur le plan matériel que symbolique.
De l’étoile du grand écran à la militante acharnée
L’ascension de Brigitte Bardot dans le monde du cinéma fut aussi fulgurante que mémorable. Propulsée au rang de sex-symbol international dans les années 60, elle incarna une nouvelle forme de féminité, libre et assumée. Ses films, devenus cultes, ont marqué toute une génération et continuent d’inspirer encore aujourd’hui. Cependant, c’est en 1973 que BB prend une décision qui bouleversera sa vie et son patrimoine : elle tourne le dos à sa carrière d’actrice pour se consacrer entièrement à la protection des animaux.
Ce virage à 180 degrés témoigne de la détermination sans faille de Brigitte Bardot. Refusant la plupart des contrats publicitaires lucratifs qui lui étaient proposés, elle choisit de consacrer son temps et ses ressources à sa fondation pour la protection des animaux. Comme le souligne son biographe, Yves Bigot, « Si sa fortune avait été à la hauteur de sa popularité, elle serait aujourd’hui à la tête d’un empire colossal ». Un choix qui, s’il a limité ses ressources financières, a considérablement enrichi son héritage moral.
Un patrimoine guidé par la passion
La gestion du patrimoine de Brigitte Bardot est à l’image de son parcours : atypique et guidée par ses convictions. Malgré une carrière cinématographique florissante, BB a souvent rencontré des difficultés financières. Dans les années 2000, elle a même dû se battre en justice pour percevoir l’intégralité des sommes négociées pour ses films des années 50 et 60. Cette situation financière précaire n’est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’un choix de vie assumé.
L’aversion de Brigitte Bardot pour la richesse est notoire. Elle déclarait en 1986 à Paris Match avoir dû vendre des biens personnels pour réunir les trois millions de francs nécessaires à la création de sa fondation. « La richesse me dégoûte. Je vis d’une manière extrêmement simple », affirmait-elle encore en 2006. Cette philosophie de vie se reflète dans la gestion de son patrimoine, dont la pièce maîtresse, La Madrague, sa villa légendaire de Saint-Tropez, a même été hypothéquée pour soutenir ses actions en faveur de la protection animale.
Acquise par Brigitte Bardot en 1958, La Madrague est devenue un symbole de son engagement. Cette propriété, située à Saint-Tropez, a été le théâtre de nombreuses actions en faveur de la cause animale. Son hypothèque pour financer la fondation BB illustre parfaitement la détermination de l’actrice à sacrifier son confort personnel pour ses convictions.
Nicolas Charrier : l’héritier face à un dilemme
Au cœur de cet héritage complexe se trouve Nicolas Charrier, l’unique fils de Brigitte Bardot. Né en 1960 de son union avec l’acteur Jacques Charrier, Nicolas a entretenu une relation tumultueuse avec sa mère. La célébrité écrasante de BB et certaines déclarations cinglantes dans son autobiographie ont longtemps jeté une ombre sur leurs rapports. En 1996, Nicolas avait même intenté un procès suite à la publication de « Initiales B.B. », l’autobiographie de sa mère.
Cependant, le temps semble avoir apaisé leurs relations. En 2020, Brigitte Bardot confiait que Nicolas, résidant en Norvège, lui rendait régulièrement visite à La Madrague. Malgré ce rapprochement, l’héritage que Nicolas pourrait recevoir reste incertain. Selon Yves Bigot, il ne touchera probablement que la « part légale », ce qui reste du patrimoine après les nombreux dons faits par sa mère à sa fondation et à diverses causes animales.
Un héritage qui transcende la valeur monétaire
L’héritage de Brigitte Bardot va bien au-delà des considérations financières. En sacrifiant une grande partie de son patrimoine pour ses convictions, BB a redéfini la notion même de richesse. Son engagement inébranlable pour la cause animale a inspiré des générations de militants et a contribué à faire évoluer les mentalités sur la question du bien-être animal. Comme elle le disait si bien : « J’ai donné ma jeunesse et ma beauté aux hommes, maintenant je donne ma sagesse et mon expérience aux animaux ».
À l’approche de ses 90 ans, Brigitte Bardot laisse derrière elle un héritage complexe mais profondément authentique. Si son fils Nicolas ne bénéficiera peut-être pas d’une fortune colossale, il héritera d’un nom synonyme de passion, d’engagement et de dévouement. La véritable richesse de BB réside dans l’impact durable qu’elle a eu sur la société et dans les milliers de vies animales qu’elle a contribué à sauver et à améliorer tout au long de sa vie.
Créée en 1986, la Fondation Brigitte Bardot est reconnue d’utilité publique depuis 1992. Elle œuvre pour la protection des animaux domestiques et sauvages, sur le territoire français et à l’international. Cette fondation incarne l’engagement de BB et constitue sans doute son héritage le plus précieux, continuant son combat bien au-delà de sa propre existence.