Brigitte Bardot adresse une lettre ouverte à Emmanuel Macron concernant la détention de Paul Watson

Vladimir P.
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Dans un geste aussi spectaculaire qu’inattendu, Brigitte Bardot vient d’interpeller directement le président Emmanuel Macron sur le sort de Paul Watson, figure emblématique de la défense des océans. L’ancienne actrice, devenue militante de la cause animale, a publié ce dimanche 10 novembre une lettre ouverte sur Twitter, implorant le chef de l’État d’accorder la nationalité française à l’activiste écologiste actuellement détenu au Danemark depuis près de quatre mois.

La situation est critique pour Paul Watson, 73 ans, emprisonné depuis le 13 juillet 2024 dans une prison danoise. « C’est une question de vie ou de mort », alerte Brigitte Bardot dans son message, rappelant au président sa générosité passée en matière d’attribution de la nationalité française. Cette intervention survient alors que l’ancien officier de marine fait face à une possible extradition vers le Japon, où il risque d’être poursuivi pour des faits remontant à 2010.

Une arrestation qui fait des vagues

L’interpellation de Paul Watson s’est déroulée dans des circonstances particulières. Le militant naviguait à bord du John-Paul-DeJoria, son navire, lorsque les autorités danoises l’ont arrêté alors qu’il tentait d’intercepter un baleinier japonais, le Kangei Maru. Une action qui s’inscrit dans la droite ligne de ses engagements historiques contre la chasse à la baleine.

Les autorités japonaises réclament son extradition pour des faits survenus en 2010, l’accusant d’avoir causé des dommages à un baleinier et d’obstruction à une activité commerciale. Une demande qui soulève l’indignation de la communauté internationale, alors que le procès ne cesse d’être reporté, la dernière audience étant prévue pour le 13 novembre.


Qui est Paul Watson ?
Cofondateur de Greenpeace en 1971, il crée Sea Shepherd en 1977 après avoir quitté l’organisation. Depuis plus de 50 ans, il lutte activement contre la chasse à la baleine et pour la protection des océans. En 2022, il fonde sa propre organisation, la Captain Paul Watson Foundation, poursuivant son combat de manière indépendante.

Un combat qui dépasse les frontières

La mobilisation pour la libération de Paul Watson ne cesse de prendre de l’ampleur. La Captain Paul Watson Foundation maintient une pression constante sur les autorités danoises, dénonçant les reports successifs du procès comme une « prolongation de l’injustice ». Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien se multiplient, rappelant les cinquante années de combat du militant pour la protection de la vie marine.

L’affaire met en lumière un conflit plus large concernant la chasse à la baleine. Depuis son retrait de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine en 2019, le Japon a repris ses activités baleinières commerciales, créant des tensions diplomatiques persistantes avec la communauté internationale.


La chasse à la baleine aujourd’hui
Malgré un moratoire international sur la chasse commerciale à la baleine en vigueur depuis 1986, le Japon poursuit cette pratique. En se retirant de la Commission baleinière internationale en 2019, le pays a repris officiellement la chasse commerciale dans ses eaux territoriales, suscitant de vives critiques des défenseurs de l’environnement.

Une bataille juridique et diplomatique

Le cas de Paul Watson est devenu un symbole de la lutte pour la protection des océans. Les reports successifs de son procès et les conditions de sa détention soulèvent des questions sur les motivations réelles derrière cette arrestation. La communauté internationale observe avec attention l’évolution de cette situation, alors que se joue peut-être l’avenir de la lutte contre la chasse à la baleine.