Les coulisses de l’Élysée s’ouvrent une fois de plus au grand public. Ce lundi 29 juillet 2024, la Cour des comptes a levé le voile sur son rapport annuel concernant la gestion des services de la présidence de la République. Un document attendu qui, depuis 2009, passe au crible les dépenses du chef de l’État, de son équipe, mais aussi de la Première dame.
Cette année, les projecteurs se braquent sur Brigitte Macron, dont les dépenses liées à son rôle de Première dame font l’objet d’une attention particulière. Entre missions officielles, déplacements et gestion de son cabinet, les chiffres révélés offrent un aperçu fascinant de l’activité de l’épouse du Président et soulèvent des questions sur l’évolution de son rôle au sein de l’exécutif.
Les cordons de la bourse de l’Élysée
Le rapport de la Cour des comptes met en lumière un chiffre éloquent : en 2023, Brigitte Macron a représenté 0,25% du budget total de la Présidence. Concrètement, ses dépenses s’élèvent à 309.484 euros, un montant qui peut paraître conséquent mais qui s’inscrit en réalité dans une tendance à la baisse. En effet, ce budget affiche une diminution par rapport à l’année 2022, où il atteignait 315.808 euros.
Cette somme couvre l’ensemble des activités de la Première dame, de la gestion de son cabinet à ses déplacements officiels. Il est important de noter que certaines charges partagées avec le Président, telles que les frais de déplacement, de maquillage ou de sécurité, ne sont pas incluses dans ce montant, ce qui nuance davantage l’interprétation de ces chiffres.
Dans les coulisses du cabinet de la Première dame
Loin d’être une simple figure de représentation, Brigitte Macron gère son propre cabinet avec une équipe dédiée. Composé de deux collaborateurs et deux assistantes, ce petit groupe est chargé de l’organisation de son emploi du temps, de ses relations avec la presse et de la coordination de ses déplacements. Un fonctionnement qui s’inscrit dans le cadre de la charte de transparence, définissant clairement les missions de la Première dame.
Parmi ces missions, on retrouve des responsabilités de haute importance : représenter la France aux côtés du Président lors d’événements internationaux, répondre aux sollicitations des citoyens, superviser les réceptions officielles à l’Élysée et soutenir des causes caritatives, culturelles ou sociales qui contribuent au rayonnement de la France à l’international. Un rôle multifacette qui exige une organisation millimétrée.
Document officiel instauré pour clarifier le rôle et les responsabilités de la Première dame. Elle vise à garantir une utilisation éthique et transparente des ressources allouées à son cabinet.
Un agenda diplomatique et caritatif chargé
L’année 2023 a été particulièrement active pour Brigitte Macron. Le rapport fait état de onze déplacements en France et cinq à l’international aux côtés du Président. À cela s’ajoutent seize voyages personnels sur le territoire national, dédiés à ses propres missions, notamment dans le cadre de l’opération Pièces Jaunes, une cause qui lui tient particulièrement à cœur.
Ces chiffres témoignent d’un engagement constant de la Première dame, tant sur la scène nationale qu’internationale. Ils soulignent également l’importance de son rôle dans la diplomatie française et son implication dans des causes sociales et caritatives, participant ainsi à l’image et à l’influence de la France.
L’ascension politique discrète de la Première dame
Au-delà des chiffres, l’activité de Brigitte Macron révèle une évolution subtile mais significative de son rôle politique. Depuis la fin de la crise des gilets jaunes, son implication dans la sphère politique s’est intensifiée, même si elle s’en défend. Ses récents déplacements à Marseille et Lyon, où elle a rencontré des figures politiques locales importantes, ne sont pas passés inaperçus.
Ces prises de contact stratégiques, à quelques mois d’élections municipales cruciales pour La République en Marche, témoignent d’un rôle de plus en plus politique. L’entourage présidentiel semble miser sur le flair et les réseaux de Brigitte Macron, particulièrement appréciée de l’électorat de droite, pour renforcer la stratégie élyséenne.
L’influence politique des Premières dames n’est pas nouvelle. Bernadette Chirac avait joué un rôle crucial dans la campagne présidentielle de 2002, parcourant les territoires et prenant le pouls de la popularité de Jacques Chirac.
Dans les pas de Bernadette Chirac
Le parallèle entre Brigitte Macron et Bernadette Chirac est frappant. Tout comme son illustre prédécesseure, l’actuelle Première dame semble prendre une place de plus en plus importante dans le dispositif politique de l’Élysée. Son sens du contact, sa popularité et ses réseaux en font un atout précieux pour le Président, notamment en vue des échéances électorales à venir.
Un autre point commun unit ces deux Premières dames : la Fondation des hôpitaux de Paris. Brigitte Macron a repris le flambeau de cette association créée par Bernadette Chirac, perpétuant ainsi un engagement caritatif de longue date. Ce passage de témoin, effectué par courrier, symbolise une continuité dans l’engagement des Premières dames françaises au service de causes nobles, au-delà des clivages politiques.