Catherine Deneuve, icône du cinéma français, fait l’objet de témoignages surprenants concernant son comportement envers le « petit personnel ». Comment comprendre cette distance et ces exigences attribuées à une figure aussi respectée ? Ce que révèle l’attitude de l’actrice envers ses collaborateurs soulève des questions inattendues. La vérité surprenante derrière cette image mérite un examen approfondi.
Catherine Deneuve, Entre Légende Du Cinéma Et Réputation De Diva
Après avoir évoqué le parcours exceptionnel de Catherine Deneuve, il apparaît essentiel de souligner le contraste saisissant entre l’image publique de cette icône du cinéma français et les témoignages qui dressent un portrait moins consensuel de sa personnalité.
À 81 ans, Catherine Deneuve incarne une figure majeure du septième art, reconnue internationalement pour son talent et son élégance. Sa filmographie riche et variée lui a valu des récompenses dans les festivals les plus prestigieux, de Berlin à Cannes, en passant par Venise, Moscou, Istanbul ou Bangkok. Ces distinctions confirment son statut de légende vivante du cinéma, admirée pour son charisme et sa maîtrise artistique. Pourtant, derrière cette aura de perfection, des voix s’élèvent pour décrire une personnalité plus complexe, marquée par une certaine rigidité dans ses rapports professionnels.
Cette dualité s’illustre notamment dans les témoignages de plusieurs acteurs et techniciens ayant travaillé à ses côtés. Si Deneuve est souvent perçue comme distante, voire difficile, elle ne correspond pas à l’image stéréotypée de la star capricieuse exigeant des traitements extravagants. En effet, elle ne sollicite ni jacuzzi ni jet privé, ce qui la distingue de nombreuses autres célébrités internationales. Néanmoins, ses habitudes et son comportement ont parfois été qualifiés de « diva », notamment en raison de retards répétés ou d’une distance marquée avec le « petit personnel ».
Face à ces critiques, Catherine Deneuve s’est défendue en rappelant son mode de vie simple et discret. « Je vis assez simplement », avait-elle déclaré en 1988 dans Elle, insistant sur son attachement à la normalité, à l’image d’une femme qui promène son chien dans le quartier de Saint-Sulpice et conduit elle-même sa voiture. Cette défense souligne un décalage entre la perception médiatique, façonnée par son image publique, et les expériences directes de ceux qui partagent son environnement professionnel.
Ainsi, ce portrait contrasté révèle combien la légende et la réalité peuvent diverger. La star adulée par le grand public conserve une part d’ombre, faite de distance et d’exigences, qui nourrit une réputation de diva difficile à ignorer. Cette complexité invite à interroger plus précisément les comportements qui ont façonné cette image au fil des années.
Retards Chroniques : Une Habitude Dénoncée Par Ses Pairs
La distance et la rigueur affichées par Catherine Deneuve s’accompagnent également d’une pratique récurrente qui a marqué ses collaborateurs : ses retards fréquents sur les plateaux de tournage. Ce comportement, loin d’être anecdotique, a été rapporté par plusieurs témoins directs, soulignant un aspect particulier de sa personnalité professionnelle.
Eva Darlan, actrice ayant partagé l’affiche avec Deneuve dans *Ils sont grands ces petits* en 1979, a livré un souvenir précis et révélateur. Elle affirme que l’actrice arrivait « à deux heures de l’après-midi au lieu de sept heures du matin, tous les jours ». Ce décalage horaire important, difficile à vérifier formellement, illustre néanmoins un certain manque de ponctualité qui a pesé sur l’organisation du tournage et sur le moral de l’équipe. Ce témoignage souligne un déséquilibre dans le respect du temps collectif, une problématique sensible dans le milieu cinématographique où la coordination est essentielle.
Plusieurs années plus tard, le réalisateur François Ozon a dû intervenir pour encadrer ce même aspect du comportement de Deneuve lors du tournage de *Huit Femmes* en 2002. Firmine Richard, actrice présente sur le plateau, a confié que Deneuve « arrivait systématiquement en retard », ce qui a nécessité une prise en main ferme de la part du metteur en scène afin de rétablir une certaine discipline. Cette intervention extérieure révèle que le retard n’était pas perçu comme un simple caprice, mais comme un obstacle réel à la bonne marche du travail.
Ces retards répétés, bien que parfois tolérés en raison du statut exceptionnel de l’actrice, participent à nourrir son image de diva difficile à gérer. Ils traduisent aussi une forme d’exigence implicite, où le temps personnel de Deneuve semble primer sur celui du collectif. Cette attitude soulève des questions sur la hiérarchie tacite des priorités dans les environnements artistiques et sur la manière dont les personnalités de renom imposent parfois leurs propres règles.
En dépit de ces critiques, il est important de noter que ces comportements restent relatifs dans un secteur où les contraintes horaires sont souvent fluctuantes. Cependant, la constance de ces témoignages invite à considérer ce trait comme un élément structurant de la relation professionnelle qu’entretient Catherine Deneuve avec ses équipes.
Ainsi, cette habitude de retard, loin d’être isolée, s’inscrit dans un ensemble de pratiques qui dessinent un rapport au travail à la fois singulier et exigeant, influençant la dynamique des tournages et la perception qu’ont ses pairs de la star. Cette réalité amène à s’interroger sur les autres manifestations de cette distance professionnelle, notamment dans les interactions avec ses collègues.
Distance Hiérarchique : Un Vouvoiement Imposé À Ses Collègues
La ponctualité n’est pas la seule manifestation de la distance entretenue par Catherine Deneuve avec ses collaborateurs. Cette distance hiérarchique se traduit également par une forme de protocole relationnel rigide, notamment à travers l’imposition systématique du vouvoiement. Ce code social, rarement remis en question, souligne l’écart entre l’actrice et ses pairs, même lorsqu’ils partagent un même milieu professionnel.
François Berléand, qui a travaillé avec Deneuve sur le tournage de *Place Vendôme*, rapporte que « Avec une actrice comme Catherine Deneuve, par exemple, le vouvoiement est obligatoire ». Cette règle tacite instaure une barrière formelle qui peut être interprétée comme une marque de respect, mais aussi comme une manifestation de froideur ou de distance affective. Elle participe à l’image d’une personnalité inaccessible, difficile à approcher dans un cadre informel.
Cette rigidité relationnelle s’est également illustrée lors du tournage de *La Vérité* en 2019, où Juliette Binoche, pourtant actrice oscarisée et reconnue, a tenté de tutoyer Deneuve pour créer un climat plus chaleureux. En vain. L’icône du cinéma a préféré maintenir le vouvoiement, imposant ainsi une séparation nette. Juliette Binoche a alors déclaré : « Je comprends sa position », témoignant d’une forme de respect pour cette posture, tout en soulignant la différence générationnelle et culturelle entre les deux actrices.
Ce vouvoiement imposé peut être interprété comme un mécanisme de protection de Deneuve, qui choisit de conserver un certain contrôle sur ses interactions. Il reflète aussi une conception traditionnelle des rapports sociaux dans le monde du cinéma, où la hiérarchie et la distance sont des marqueurs importants. En comparaison, d’autres actrices adoptent des approches plus décontractées, favorisant la proximité et la convivialité avec leurs équipes.
Cette distance formelle s’inscrit ainsi dans un ensemble de comportements qui renforcent l’image d’une diva rigide, parfois perçue comme froide, mais aussi profondément attachée à un certain standing relationnel. Elle illustre les tensions entre exigence professionnelle et gestion des rapports humains dans un univers où la célébrité impose ses propres règles.
Cette posture, tout en étant respectueuse des codes établis, soulève des interrogations sur la manière dont les personnalités publiques négocient leur place au sein d’équipes souvent composées de professionnels aux statuts divers. Elle invite à réfléchir sur les limites entre distance nécessaire et isolement relationnel dans les milieux artistiques.
Un Entourage Exclusif Et Des Critiques Envers Son Traitement Du Personnel
Poursuivant cette exploration des comportements de Catherine Deneuve, il apparaît que son maintien d’une distance hiérarchique stricte s’accompagne également d’une organisation très codifiée de son entourage professionnel. Contrairement à certaines de ses consœurs, l’actrice ne se déplace que rarement sans une équipe personnelle dédiée, composée notamment d’une maquilleuse, d’un chauffeur et d’assistants.
François Berléand, qui a eu l’occasion d’observer cette différence, souligne le contraste avec Sophie Marceau : « Sophie Marceau se laisse maquiller par l’équipe du film et ne fait pas appel à un chauffeur privé, préférant la simplicité ». En comparaison, Catherine Deneuve apparaît entourée d’une véritable « garde rapprochée », ce qui renforce l’image d’une star à la fois inatteignable et soucieuse de préserver un certain standing. Ce choix organisationnel illustre aussi une manière de marquer symboliquement son statut dans l’industrie cinématographique, où les signes extérieurs de distinction jouent un rôle important.
Au-delà de cet entourage exclusif, des témoignages récents ont mis en lumière une facette moins reluisante de son comportement, notamment envers les membres du « petit personnel ». Bruno Masure, ancien présentateur du journal télévisé de 20 heures, a partagé sur X (anciennement Twitter) une observation claire : « Comme il est de bon ton de célébrer la reine Catherine [Deneuve], je voudrais témoigner […] qu’elle s’est, chaque fois, montrée… peu sympa (euphémisme) avec le ‘petit personnel’, maquilleuses ou techniciens de plateau… Dommage ! »
Cette remarque, émanant d’une personnalité respectée du monde des médias, suggère une attitude condescendante, voire distante, envers les professionnels souvent invisibilisés sur les plateaux. Elle vient compléter le tableau d’une actrice dont l’exigence et la rigueur ne s’étendent pas toujours à l’ensemble de son entourage, et soulève des questions sur les rapports humains dans un univers où la célébrité impose parfois un isolement social.
Ces éléments, mis en perspective avec les témoignages sur les retards et la distance relationnelle, confirment que Catherine Deneuve cultive un mode de fonctionnement où le maintien d’un certain statut et d’une hiérarchie stricte priment sur une convivialité plus spontanée. Néanmoins, cette posture ne semble pas exempte de critiques, particulièrement lorsqu’il s’agit du traitement réservé aux équipes techniques et aux personnels de soutien.
Dans un milieu où la collaboration et la cohésion sont essentielles à la réussite artistique, la question se pose alors de savoir comment concilier exigence professionnelle et respect des relations humaines. Cette tension, palpable dans le comportement de Deneuve, invite à une réflexion plus large sur les dynamiques de pouvoir et de reconnaissance dans le monde du cinéma.