Buenos Aires : un automobiliste déjoue par hasard le casse du siècle, « à quelques mètres près… »

Laura P.
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Un banal incident automobile a failli faire capoter le casse du siècle à Buenos Aires. Ce jeudi 8 août 2024, les autorités argentines ont découvert un tunnel sophistiqué de 220 mètres de long, creusé en direction d’une banque dans la banlieue aisée de San Isidro. L’existence de ce passage souterrain a été révélée grâce à la vigilance d’un automobiliste qui, en entendant un bruit étrange provenant du châssis de sa voiture, a remarqué une tige métallique émergeant entre les pavés de la rue.

Cette découverte fortuite a mis fin à ce qui aurait pu être l’un des braquages les plus audacieux de l’histoire récente de l’Argentine. Le tunnel, véritable prouesse d’ingénierie, était sur le point d’atteindre les coffres de la banque Macro, laissant imaginer l’ampleur du butin que les malfaiteurs auraient pu dérober. Les autorités estiment avoir évité de justesse un casse dont l’envergure aurait pu rivaliser avec le tristement célèbre « vol du siècle » qui avait secoué le pays en 2006.

Un chef-d’œuvre souterrain digne d’Hollywood

Le tunnel découvert par les enquêteurs argentin s’apparente à une véritable œuvre d’art criminelle. Creusé à trois mètres sous terre, il s’étend sur une impressionnante longueur de 220 mètres, reliant un hangar désaffecté à la banque Macro. La sophistication de l’ouvrage a laissé les autorités stupéfaites : doté d’une dense charpente en bois, le tunnel dispose également d’un système de ventilation et d’électricité dignes des plus grands films de braquage.

Les enquêteurs estiment que la construction de ce passage souterrain aurait nécessité entre six et neuf mois de travail acharné. Certains n’ont pas hésité à le qualifier d’« œuvre d’ingénierie », allant même jusqu’à le comparer favorablement au tunnel utilisé par le célèbre baron de la drogue mexicain « El Chapo » Guzman lors de son évasion en 2015. Cette comparaison souligne l’ampleur et la complexité du projet criminel qui a été déjoué in extremis.

À un cheveu du casse du siècle

La banque Macro, cible de cette tentative de braquage audacieuse, a échappé de peu à un désastre financier. Les malfaiteurs n’étaient qu’à quelques mètres de leur objectif lorsque leur plan a été découvert. Si le casse avait réussi, les conséquences auraient pu être catastrophiques, non seulement pour l’établissement bancaire, mais aussi pour l’ensemble du système financier argentin.

L’ampleur potentielle du butin reste inconnue, mais au vu de l’investissement en temps et en ressources consacré à ce projet, on peut supposer que les criminels visaient un gain considérable. La sophistication du tunnel et la proximité de leur objectif laissent penser que les auteurs de ce projet criminel étaient des professionnels aguerris, capables de mener à bien des opérations d’une grande complexité.

Le « vol du siècle » de 2006
En 2006, un groupe de criminels a réussi à dérober près de 19 millions de dollars d’une banque à San Isidro, en utilisant un tunnel creusé pendant un an. Ce braquage spectaculaire, qui a inspiré de nombreux livres, séries et films, reste gravé dans la mémoire collective argentine comme l’un des casses les plus audacieux de l’histoire du pays.

Un modus operandi familier en Argentine

Cette tentative de braquage par tunnel n’est pas sans rappeler le tristement célèbre « vol du siècle » qui a eu lieu dans la même ville de San Isidro en 2006. À l’époque, un groupe de criminels avait réussi à s’emparer de près de 19 millions de dollars en s’échappant par un tunnel construit spécialement pour leur fuite. Ce casse spectaculaire, qui a depuis fait l’objet de nombreuses adaptations culturelles, reste gravé dans la mémoire collective des Argentins.

Bien que le modus operandi soit similaire, la tentative déjouée en 2024 se distingue par son ambition et sa sophistication technique. Contrairement au braquage de 2006, où le tunnel avait été utilisé pour la fuite, celui-ci était destiné à l’infiltration directe dans la banque. Cette évolution dans les techniques criminelles témoigne de l’adaptation constante des malfaiteurs face aux mesures de sécurité renforcées des établissements bancaires.

Une enquête minutieuse en cours

Les autorités argentines ont immédiatement lancé une enquête approfondie pour retrouver les auteurs de ce projet criminel audacieux. La tâche s’annonce ardue, car les malfaiteurs ont probablement pris de nombreuses précautions pour dissimuler leur identité et leurs traces. Les enquêteurs scrutent chaque détail du tunnel, espérant y trouver des indices qui pourraient les mener aux cerveaux de l’opération.

Parmi les pistes explorées, les autorités s’intéressent de près au hangar désaffecté qui servait de point de départ au tunnel. Les propriétaires du bâtiment, les éventuels locataires et toutes les personnes ayant eu accès au site sont dans le collimateur des enquêteurs. De plus, l’achat des matériaux nécessaires à la construction du tunnel et l’approvisionnement en électricité font l’objet d’investigations minutieuses, dans l’espoir de remonter jusqu’aux criminels.

L’ingénierie criminelle au service des braquages
Les tunnels utilisés dans les braquages de banques nécessitent souvent des connaissances avancées en ingénierie civile. Les criminels font parfois appel à des professionnels du BTP ou à d’anciens mineurs pour concevoir et réaliser ces ouvrages souterrains complexes. Cette expertise technique permet de créer des tunnels stables, ventilés et électrifiés, capables de résister à l’effondrement et à la détection pendant de longues périodes.