C à vous : Un échange délicat entre Patrick Cohen et le César de la révélation masculine Abou Sangare

Marie Q.
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La soirée des César 2025 a couronné un talent brut et authentique en la personne d’Abou Sangare, récompensé du prix de la révélation masculine pour son interprétation poignante dans « L’Histoire de Souleymane ». Cette consécration, déjà préfigurée par son prix d’interprétation masculine à Cannes, marque l’ascension fulgurante d’un homme que rien ne prédestinait au cinéma.

Invité sur le plateau de C à Vous pour évoquer ce succès retentissant, l’acteur s’est retrouvé au cœur d’un échange délicat avec Patrick Cohen, révélant toute la profondeur et la dignité d’un parcours hors du commun.

Du garage aux projecteurs : l’histoire inspirante d’un mécanicien devenu acteur

Arrivé en France à l’âge de 16 ans après un périple à travers l’Afrique et la Méditerranée, Abou Sangare a d’abord poursuivi sa passion première : la mécanique. Une vocation qu’il n’a jamais reniée, même après sa découverte fortuite par le réalisateur Boris Lojkine, qui lui a confié le rôle principal de son film « L’Histoire de Souleymane ».


Le film qui a tout changé
« L’Histoire de Souleymane », réalisé par Boris Lojkine, a reçu le prix du jury dans la section Un certain regard au Festival de Cannes 2024, propulsant Abou Sangare sur le devant de la scène internationale.

Malgré le succès critique du film et sa récente récompense aux César, l’acteur reste profondément attaché à son métier d’origine. « Mon rêve principal, celui de mon enfance à aujourd’hui, c’est la mécanique« , affirme-t-il avec conviction sur le plateau de C à Vous.

Un moment de télévision chargé d’émotion

L’émission a connu un moment particulièrement sensible lorsque Patrick Cohen a maladroitement évoqué la mère de l’acteur, décédée en 2019. Face à cette situation délicate, Abou Sangare a fait preuve d’une remarquable dignité, expliquant avec pudeur que son exil en France était initialement motivé par le désir d’aider sa mère malade.


De l’exil à la reconnaissance
Le parcours d’Abou Sangare illustre une réalité méconnue : celle des mineurs isolés qui, arrivés en France, parviennent à construire leur vie malgré les obstacles. Son César est aujourd’hui un symbole d’espoir pour de nombreux jeunes migrants.

Une double vie assumée entre cinéma et mécanique

Dans son nouvel appartement, le César trône fièrement, symbole d’une reconnaissance inattendue mais méritée. Julie Gayet, également présente sur le plateau, n’a pas manqué de souligner l’impressionnante prestation du jeune acteur dans le film.

Loin des paillettes du cinéma, Abou Sangare envisage son avenir avec lucidité. S’il ne ferme pas la porte à de nouveaux projets cinématographiques aussi ambitieux que « L’Histoire de Souleymane », il reste fidèle à ses premières amours mécaniques, incarnant une forme rare d’authenticité dans le monde du spectacle.