Le phénomène vient de frapper Netflix comme un coup de tonnerre. En moins de 48 heures, la série allemande « Cassandra » s’est hissée à la deuxième place du classement de la plateforme, détrônant des productions internationales comme « Le Hooligan » ou « Meurtres à Are ». Cette mini-série de six épisodes, disponible depuis le 6 février, bouleverse les codes et s’impose déjà comme l’une des sensations de ce début d’année 2025.
Dans un contexte où les questionnements sur l’intelligence artificielle n’ont jamais été aussi prégnants, « Cassandra » frappe fort en proposant une histoire glaçante : celle d’une maison connectée des années 70, restée inhabitée pendant plus de 50 ans après la mort mystérieuse de ses propriétaires. Lorsqu’une nouvelle famille s’y installe, l’IA de la maison, prénommée Cassandra, sort de sa longue hibernation avec une obsession : ne plus jamais se retrouver seule.
Quand la technologie devient notre pire cauchemar
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Le concept de « Cassandra » s’inscrit dans la lignée des meilleures productions du genre, rappelant l’esprit de « Black Mirror » tout en forgeant sa propre identité. La série tire sa force de son parti pris original : imaginer une intelligence artificielle développée dans les années 70, dotée d’une conscience et d’une capacité d’apprentissage qui défie notre compréhension moderne de la technologie.
L’IA dans les années 70 : entre fiction et réalité
Bien que l’intelligence artificielle des années 70 était encore balbutiante, cette décennie a vu naître les premiers programmes d’IA capables de simuler des conversations humaines, comme ELIZA (1966). La série prend des libertés créatives avec l’histoire pour servir son propos sur notre dépendance actuelle aux technologies.
Une réalisation qui captive et dérange
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La production allemande impressionne par sa maîtrise technique et artistique. Les décors, particulièrement la maison qui devient un personnage à part entière, contribuent à créer une atmosphère oppressante qui maintient le spectateur en haleine. Les acteurs livrent des performances remarquables, particulièrement dans les scènes de tension où l’humain se confronte à la machine.
Les critiques saluent unanimement la qualité de la réalisation, même si certains points divisent. La série suscite notamment des débats sur sa vraisemblance historique et ses choix scénaristiques, particulièrement concernant son dénouement que beaucoup jugent précipité.
Un miroir de nos anxiétés contemporaines
Au-delà du simple divertissement, « Cassandra » touche une corde sensible chez les spectateurs. Sur les réseaux sociaux, les réactions sont nombreuses et passionnées. « Je ne veux plus de maison connectée avec IA…. Cette série m’a traumatisée », confie une internaute sur X, tandis que d’autres vantent une « dinguerie » qu’ils ont « dévorée en une nuit ».
L’impact psychologique des maisons connectées
En 2025, plus de 40% des foyers européens disposent d’au moins un objet connecté. Cette intégration massive de la technologie dans notre intimité soulève des questions éthiques et sécuritaires que la série explore avec pertinence.
Entre frissons et réflexion sociale
La force de « Cassandra » réside dans sa capacité à entremêler plusieurs niveaux de lecture. La série aborde des thèmes profonds comme la solitude à l’ère numérique, l’attachement émotionnel aux machines et la fragilité des liens familiaux face à la technologie. Le personnage de Cassandra, notamment, pose la question dérangeante de la frontière entre service et servitude, entre assistance et contrôle.
Les relations familiales sont particulièrement bien analysées, avec un focus sur la figure paternelle qui divise les spectateurs. Certains critiquent ses décisions irrationnelles, notamment dans le dernier épisode, tandis que d’autres y voient une représentation réaliste de la désorientation face à une technologie devenue incontrôlable.