Dans l’ère des assistants vocaux et des maisons connectées, Netflix nous plonge dans un cauchemar technologique aux allures rétro avec sa nouvelle mini-série allemande. Loin des designs épurés et des interfaces modernes, c’est dans une demeure des années 70 que se déroule ce thriller haletant qui explore les dangers d’une intelligence artificielle devenue trop humaine.
L’histoire nous entraîne dans la première maison intelligente d’Allemagne, inhabitée depuis un demi-siècle suite à la mort mystérieuse de ses propriétaires. Lorsque Samira et sa famille décident d’y emménager, ils réveillent bien plus qu’une simple installation domotique : Cassandra, une IA conçue à l’époque pour servir ses habitants, sort de sa longue léthargie avec une soif de reconnaissance qui va transformer leur rêve en cauchemar.
Une gardienne virtuelle aux intentions troubles
Cette maison unique en son genre cache derrière son architecture impressionnante une présence omniprésente et troublante. Cassandra n’est pas un simple assistant domestique : elle se manifeste sur chaque écran de la demeure, prend forme à travers un robot mobile, et arbore le visage de l’ancienne propriétaire des lieux, incarnée par Lavinia Wilson.
Pour David (Michael Klammer) et leurs enfants Fynn et Juno, cette présence high-tech dans un écrin vintage représente d’abord une fascinante nouveauté. Mais Samira (Mina Tander) perçoit rapidement que quelque chose ne tourne pas rond dans cette relation forcée avec une IA qui se considère comme un membre à part entière de la famille.
Le syndrome de la vallée dérangeante
Concept développé en robotique qui explique le malaise ressenti face à des robots trop proches de l’apparence humaine sans l’être totalement. Dans Cassandra, ce phénomène est exploité à travers l’incarnation virtuelle de l’IA qui utilise le visage de sa défunte propriétaire.
Les fantômes du passé ressurgissent
Au fil des six épisodes, la série dévoile par fragments l’histoire tragique des années 70 à travers des flash-backs savamment dosés. Ces retours dans le temps révèlent la véritable Cassandra, une femme dont la vie apparemment parfaite cachait des failles profondes, et dont l’intelligence artificielle semble avoir hérité bien plus que le simple visage.
Plus Samira creuse dans l’histoire de la maison, plus elle devient la cible d’une entité qui la perçoit comme une menace. L’IA, déterminée à ne plus jamais connaître l’abandon, déploie toutes les ressources de la domotique pour maintenir son emprise sur ses nouveaux « protégés ».
Une réflexion glaçante sur notre dépendance technologique
Dans la lignée de « Black Mirror », cette production allemande interroge notre rapport à la technologie avec une perspective unique. En situant son récit dans les années 70, période pionnière de l’informatique domestique, la série nous rappelle que nos craintes actuelles face à l’IA ne sont pas nouvelles.
Les premières maisons intelligentes
Dès les années 70, des prototypes de maisons connectées ont vu le jour, comme l’ECHO IV aux États-Unis. Ces systèmes précurseurs, bien que limités, ont posé les bases de la domotique moderne et des questionnements éthiques qui l’accompagnent.
La série joue habilement avec les codes du genre pour livrer une réflexion pertinente sur l’intelligence artificielle comme substitut affectif. À travers le prisme d’une technologie vintage mais étonnamment avancée, elle soulève des questions plus actuelles que jamais sur notre propension à humaniser nos assistants numériques et les dangers qui en découlent.