Cérémonie du 11-Novembre : l’émotion visible du Président lors de l’hommage au dernier Compagnon de la Libération

Marie Q.
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Les larmes d’Emmanuel Macron ont marqué profondément la cérémonie du 11-Novembre 2021, alors que la France rendait un dernier hommage au dernier des Compagnons de la Libération, Hubert Germain. Au Mont-Valérien, haut lieu de la mémoire nationale, le président de la République n’a pu contenir son émotion face à ce moment historique qui marque la fin d’une époque.

Cette cérémonie, qui s’inscrit dans le cadre du 103e anniversaire de l’armistice de 1918, revêt une symbolique particulière. L’inhumation d’Hubert Germain représente bien plus qu’un simple hommage : elle marque la disparition du dernier représentant vivant des 1 038 Compagnons de la Libération, ces héros qui ont écrit l’une des pages les plus glorieuses de l’histoire de France.

Un héros de la France Libre s’éteint

Hubert Germain incarnait à lui seul l’esprit de résistance qui a animé la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Membre des Forces Françaises Libres dès 1940, il fait partie de ces hommes qui ont choisi de poursuivre le combat aux côtés du général de Gaulle, refusant la défaite et l’occupation.


Les Compagnons de la Libération en chiffres
– 1 038 personnes décorées
– 5 communes françaises honorées
– 18 unités combattantes distinguées
– Plus de 700 Compagnons ont survécu à la guerre
– 270 nominations à titre posthume

Une cérémonie chargée d’émotion

Lorsque le cercueil d’Hubert Germain s’est dirigé vers le caveau de la crypte, accompagné par les notes poignantes du Chant des Partisans, l’émotion a submergé l’assistance. Le président de la République, pourtant rompu aux cérémonies officielles, a dû sortir son mouchoir pour essuyer ses larmes, dans un moment de rare vulnérabilité publique.

La symbolique du lieu n’est pas anodine : le Mont-Valérien, où reposent désormais les cendres d’Hubert Germain, est le principal lieu d’exécution des résistants et des otages par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est aujourd’hui le haut lieu de la mémoire nationale de la France combattante.

Des liens personnels touchants

Le témoignage de Patrick Germain, fils du défunt, révèle la profondeur des liens qui unissaient son père au président Macron. « Mon père avait une très grande admiration pour le président, et je crois que c’était réciproque », confie-t-il, soulignant les relations particulières qui s’étaient nouées entre les deux hommes lors de précédentes rencontres aux Invalides.


L’Ordre de la Libération
Créé par le général de Gaulle en 1940, l’Ordre de la Libération est le deuxième ordre national français après la Légion d’honneur. Il n’a été exceptionnellement rouvert que deux fois après la guerre pour distinguer Winston Churchill (1958) et le Roi George VI (1960).

L’héritage d’une génération

Cette cérémonie marque un tournant dans l’histoire de la mémoire française. Avec la disparition du dernier Compagnon de la Libération, c’est une page qui se tourne, mais aussi un nouveau chapitre qui s’ouvre : celui de la transmission de ces valeurs aux générations futures, désormais dépositaires de cette mémoire héroïque.

Les larmes présidentielles témoignent de la conscience aiguë de ce passage de témoin, alors que les derniers témoins directs de cette période s’éteignent. La France dit adieu à « l’un des chevaliers de la liberté » qui sont, comme l’a souligné Emmanuel Macron, « les visages intemporels de la France ».