Déploiement à grande échelle : les prochaines étapes cruciales des chercheurs
Les scientifiques planifient des essais en conditions réelles dès 2025, principalement en Afrique subsaharienne, pour déterminer le dosage optimal de nitisinone. Ces tests en zones tropicales simuleront des environnements épidémiques, avec une surveillance rigoureuse de l’impact sur les populations de moustiques et les taux de transmission du paludisme.
Une collaboration avec l’OMS et des gouvernements locaux est en cours pour organiser un déploiement rapide si les résultats sont concluants. « Le médicament étant déjà autorisé, sa production massive pourrait démarrer en mois, pas en années », affirme Alvaro Acosta Serrano. Objectif : cibler prioritairement les pays où les moustiques résistent à plus de 80 % des insecticides utilisés.
Des questions éthiques et scientifiques persistent malgré l’enthousiasme
Certains experts s’interrogent sur les effets à long terme d’une utilisation massive de nitisinone chez l’humain, bien que les doses nécessaires soient 100 fois inférieures à celles utilisées en médecine. « Rien ne prouve que les moustiques ne développeront pas une résistance à leur tour », met en garde un entomologiste indépendant cité dans l’étude.
Le cadre juridique pose aussi question : détourner un médicament de son usage initial nécessite des autorisations spécifiques. Les auteurs rappellent que des études complémentaires sur la sécurité sont prévues, notamment concernant les interactions avec d’autres traitements. Un équilibre délicat entre urgence sanitaire et précautions médicales.