Une nouvelle tragique secoue la paisible commune de Menetou-Salon dans le Cher. Un nourrisson est décédé quelques jours après son admission en urgence au centre hospitalier régional universitaire de Tours, entraînant la mise en garde à vue de ses parents. Les circonstances troubles de ce décès ont poussé le parquet à ouvrir une enquête pour violences volontaires ayant entraîné la mort.
L’affaire, qui débute le 14 janvier dernier, prend un tournant dramatique lorsque les secours interviennent au domicile familial. Face à la gravité de l’état du nouveau-né, une évacuation héliportée vers le CHRU de Tours est immédiatement décidée. Malgré les efforts du personnel médical, l’enfant succombe à ses blessures quelques jours plus tard.
Une enquête aux multiples zones d’ombre

Les gendarmes de la brigade de recherches de Bourges sont désormais chargés de faire la lumière sur ce drame. Une autopsie a été pratiquée sur le corps du nourrisson pour déterminer avec précision les causes du décès. Les parents, déférés ce mercredi matin devant le parquet, font l’objet d’investigations approfondies pour comprendre leur éventuelle implication dans ce drame.
Les enquêteurs concentrent leurs efforts sur la chronologie des événements et les circonstances ayant précédé l’hospitalisation. Les résultats de l’autopsie seront déterminants pour établir si les blessures constatées résultent directement de violences ou si d’autres facteurs médicaux sont en cause.
Qu’est-ce qu’un déférement ?
Le déférement est la présentation d’une personne gardée à vue devant un magistrat du parquet à l’issue de sa garde à vue. Cette procédure permet au procureur de la République de décider des suites judiciaires à donner à l’affaire.
Une série noire qui interroge

Ce drame s’inscrit malheureusement dans une série d’infanticides qui ont marqué l’année 2024 en France. À Caen, en avril dernier, un nourrisson de quatre mois et demi a perdu la vie suite à des coups portés par son père. Plus récemment encore, en novembre 2024, la commune de Taninges en Haute-Savoie a été le théâtre d’un triple infanticide.
La multiplication de ces drames soulève des questions cruciales sur la protection de l’enfance. La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) plaide pour un renforcement urgent des dispositifs de prévention et de détection des situations à risque.
Repenser la protection des plus vulnérables
Les professionnels de santé, de l’éducation et des services sociaux sont en première ligne pour identifier les signes avant-coureurs de maltraitance. La vigilance collective s’impose comme une nécessité absolue face à ces drames qui touchent les plus vulnérables.
Les chiffres de la protection de l’enfance en France
Plus de 310 000 mineurs sont actuellement pris en charge par les services de protection de l’enfance, soit environ 2% des mineurs français. Près de la moitié de ces enfants font l’objet d’un placement, avec un âge moyen de 12 ans.
La communauté de Menetou-Salon, profondément choquée par ce drame, attend désormais les conclusions de l’enquête. Cette affaire rappelle l’importance cruciale du signalement précoce des situations préoccupantes et du soutien aux familles en difficulté.