Cigarettes électroniques jetables : La France vote une interdiction assortie d’une forte amende

Angelique S.
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La France franchit aujourd’hui un pas décisif dans sa lutte contre le tabagisme chez les jeunes. Le Sénat vient d’adopter une proposition de loi interdisant la vente et la distribution des cigarettes électroniques jetables, communément appelées « puffs », assorties d’une amende dissuasive de 100 000 euros. Cette décision historique fait suite au vote de l’Assemblée nationale la semaine dernière, marquant ainsi un consensus politique rare sur un enjeu de santé publique.

Ce vote marque l’aboutissement d’un combat mené depuis plusieurs mois par les parlementaires Michel Lauzzana (Ensemble pour la République) et Francesca Pasquini (Génération.s). L’interdiction vise à protéger particulièrement les adolescents, alors que 15% des 13-16 ans ont déjà expérimenté ces dispositifs, dont près de la moitié y ont trouvé leur première exposition à la nicotine.

Un double combat sanitaire et environnemental

La décision s’appuie sur des préoccupations majeures concernant la santé publique. Les données de l’enquête BVA pour Alliance contre le tabac de 2023 révèlent une situation alarmante : près de la moitié des jeunes utilisateurs de puffs déclarent avoir commencé leur initiation à la nicotine par ce biais, créant ainsi une nouvelle porte d’entrée vers la dépendance.

Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, souligne l’importance de cette mesure dans la stratégie nationale de lutte contre le tabagisme. Les puffs représentent également un désastre écologique avec leurs batteries au lithium non recyclables et leurs composants plastiques, aggravant la pollution environnementale.


Qu’est-ce qu’une « puff » ?
Une cigarette électronique jetable préchargée en liquide contenant ou non de la nicotine. Elle est conçue pour un usage unique et ne peut pas être rechargée, contrairement aux vapoteuses classiques. Son nom vient de l’anglais « puff » qui signifie « bouffée ».

Un dispositif législatif strict et des sanctions exemplaires

La nouvelle législation prévoit une interdiction totale de la commercialisation, incluant la vente, la distribution et même l’offre gratuite de ces produits. Les contrevenants s’exposent à une amende de 100 000 euros, doublée en cas de récidive, témoignant de la volonté des autorités de frapper fort pour faire respecter cette interdiction.

Cette mesure s’inscrit dans une dynamique européenne plus large. La France devient ainsi le deuxième pays du continent, après la Belgique, à interdire ces dispositifs. Le Royaume-Uni devrait suivre le mouvement en juin prochain, confirmant une prise de conscience collective des dangers liés à ces produits.

Impact et alternatives pour les consommateurs

Les professionnels de santé saluent cette décision qui devrait contribuer à réduire l’accès des jeunes à la nicotine. Les données de Santé Publique France montrent que 37,4% des 18-75 ans ont déjà expérimenté la vapoteuse, un chiffre en constante augmentation ces dernières années.


Le marché de la cigarette électronique en France
L’usage quotidien concerne 4,3% des 18-75 ans. Presque tous les vapoteurs sont des fumeurs ou d’anciens fumeurs, moins de 1% des vapoteurs quotidiens n’ayant jamais fumé auparavant. Ces chiffres soulignent l’importance d’encadrer strictement ces produits.

Une mobilisation internationale croissante

L’initiative française inspire déjà d’autres pays européens qui étudient des mesures similaires. Cette interdiction pourrait créer un effet domino, incitant d’autres nations à adopter des législations comparables pour protéger leur jeunesse et l’environnement.

Les autorités sanitaires travaillent désormais sur le déploiement de programmes de prévention renforcés et l’accompagnement des jeunes consommateurs vers l’arrêt. Des alternatives plus sûres et un soutien médical approprié sont proposés pour ceux qui cherchent à cesser leur consommation.