La robotique franchit aujourd’hui un nouveau cap avec la présentation de Protoclone, un androïde révolutionnaire développé par l’entreprise polonaise Clone Robotics. Cette création futuriste, dévoilée le 20 février 2025 à Varsovie, ne se contente pas d’imiter superficiellement l’apparence humaine : elle reproduit véritablement notre anatomie grâce à un système musculaire synthétique d’une complexité sans précédent.
L’innovation majeure de Protoclone réside dans sa capacité à répliquer fidèlement la biomécanique humaine. Avec ses 1000 muscles synthétiques et son squelette en polymère, cet androïde représente une avancée considérable dans le domaine de la biomimétique, laissant entrevoir un futur où les robots pourraient s’intégrer naturellement dans notre quotidien.
Une anatomie artificielle révolutionnaire


Au cœur de Protoclone se trouve une prouesse d’ingénierie baptisée Myofiber, un système combinant fibres musculaires et tendineuses artificielles. Cette technologie, qui s’éloigne radicalement des solutions mécaniques traditionnelles comme celles d’Optimus de Tesla, privilégie une approche de robotique molle offrant une souplesse et une adaptabilité inédites.
Qu’est-ce que la robotique molle ?
Cette branche émergente de la robotique utilise des matériaux déformables et flexibles, contrairement aux robots traditionnels constitués principalement de pièces rigides. Cette approche permet une meilleure adaptation à l’environnement et une interaction plus sûre avec les humains.
Le système circulatoire de Protoclone s’articule autour d’une pompe centrale de 500 watts, comparable à un cœur humain, qui alimente l’ensemble du réseau musculaire en pression hydraulique. Ce système sophistiqué est complété par un réseau de 320 capteurs de pression et 70 capteurs inertiels, permettant au robot de contrôler précisément ses mouvements et sa position dans l’espace.
Une vision du futur en développement
Si l’aspect actuel de Protoclone, dépourvu de visage et suspendu à des câbles, peut paraître troublant, Clone Robotics travaille déjà sur son esthétique future. L’entreprise prévoit de recouvrir l’androïde d’une peau en silicone renforcée, non seulement pour améliorer son apparence mais aussi pour protéger ses mécanismes internes.
Le défi de l’acceptation sociale
L’apparence des robots humanoïdes joue un rôle crucial dans leur adoption par le public. Les chercheurs doivent trouver le juste équilibre entre réalisme et artificialité pour éviter l’effet de la « vallée de l’étrange », ce phénomène qui provoque un sentiment de malaise face à des robots trop ressemblants aux humains.
Clément François, cofondateur de Clone Robotics, voit en Protoclone bien plus qu’une simple démonstration technologique : « C’est le point de départ de l’ère des androïdes. » Son collègue Dhanush Radhakrishna souligne l’ambition du projet : faire fonctionner chaque composant du robot comme son équivalent humain. Cette vision ambitieuse ouvre la voie à de nombreuses applications domestiques dans les décennies à venir.
Une révolution technologique aux multiples implications
L’un des atouts majeurs de Protoclone réside dans sa conception privilégiant la sécurité. Sa structure légère et sa robotique molle minimisent les risques de dommages en cas de contact ou de chute, un aspect crucial pour son utilisation future dans les environnements domestiques. Équipé de quatre caméras de profondeur au niveau du crâne, l’androïde dispose également d’une perception détaillée de son environnement, essentielle pour une interaction naturelle avec les humains.