Fugu, carambole, rhubarbe : ces autres aliments du quotidien qui peuvent vous tuer
Le fugu, poisson-globe japonais, contient une tétrodotoxine 200 fois plus mortelle que le cyanure. Seuls des chefs certifiés peuvent le préparer, mais un milligramme de sa toxine paralyse les muscles respiratoires en heures. La carambole, fruit étoilé inoffensif pour la plupart, devient un danger neurologique pour les personnes atteintes de maladies rénales : sa neurotoxine provoque confusion, crises épileptiques, voire coma.
Les feuilles de rhubarbe, souvent jetées sans méfiance, renferment de l’acide oxalique – responsable de calculs rénaux graves. L’histoire rappelle des risques anciens : en 1534, le pape Clément VII meurt après avoir mangé un « champignon de la mort », espèce toujours responsable d’intoxications mortelles. Preuve que même les connaisseurs peuvent s’y tromper : 20 hospitalisations annuelles en France sont liées à des cueillettes sauvages.
Guide de survie : comment cuisiner le manioc (et autres aliments risqués) sans danger
L’OMS recommande de toujours faire bouillir le manioc à gros bouillons pendant au moins 10 minutes, après l’avoir épluché et trempé 48 heures. Les méthodes ancestrales – fermentation en milieu acide ou séchage au soleil – réduisent aussi la teneur en cyanure. « Un manioc bien préparé perd 90% de sa toxicité tout en conservant 20% de ses glucides », assure une nutritionniste interrogée.
Pour les autres aliments à risque, la règle d’or est ne jamais improviser. Haricots rouges obligatoirement bouillis, noix de cajou jamais consommées crues, feuilles de rhubarbe systématiquement jetées : chaque ingrédient exige des précautions spécifiques. Et face aux champignons sauvages, le mot d’ordre est clair : « En cas de doute, on s’abstient ».