web statistic

Contrat à 40.000 €… Leur mission capote à cause d’un détail : le procès des tueurs à gages qui « pensaient trouver Adel… »

Julie K.
5 Min de lecture

40.000 € pour une vie : jusqu’où va ce contrat mortel ? Ce jeudi 10 avril, trois professionnels du crime comparaissent à Toulouse pour une mission avortée qui défraie la chronique. Masques, armes, plan rodé… mais un détail a tout fait capoter. L’enquête révèle comment leur erreur grotesque a transformé une nuit de juillet 2023 en séisme judiciaire.

Un contrat mortel tourne au quiproquo

Ce jeudi 10 avril, deux hommes et une femme comparaissent au tribunal correctionnel de Toulouse pour une tentative d’assassinat en bande organisée digne d’un scénario hollywoodien. Leur mission ? Supprimer une cible contre 40 000 euros à partager. Leur échec ? Une erreur d’adresse qui transforme leur plan macabre en fiasco retentissant.

Dans la nuit du 4 juillet 2023, vers 1h20, les prévenus débarquent masqués et armés d’un pistolet automatique calibre 40 devant une maison de Saint-Alban. Objectif manqué : le couple habitant les lieux n’est pas leur cible. « Ils pensaient trouver un dénommé Adel, mais s’étaient trompés d’adresse », confie le procureur de Toulouse à France 3 Occitanie.

Les forces de l’ordre interviennent en urgence. Sur place, elles interceptent un Montpelliérain de 33 ans, déjà connu pour violences et trafic de stupéfiants. L’enquête révèlera six mois plus tard l’implication d’un Marseillais, présumé commanditaire, et d’une conductrice de 28 ans sans casier judiciaire.

Un réseau criminel éventré par l’enquête

La division de lutte contre la criminalité organisée de Haute-Garonne démantèle en six mois un contrat de sang à 40 000 €. Au centre du dispositif : un Marseillais de 35 ans, présenté comme le commanditaire. Ce multirécidiviste, déjà condamné quatre fois pour vols armés et trafic de drogue, propose le marché à deux complices.

L’enquête expose une mécanique rodée. Le trentenaire marseillais recrute un exécutant de Montpellier et une conductrice. Leur mission prévoit le partage égal de la somme pour l’élimination d’Adel, dont l’identité reste mystérieuse. Une affaire qui s’ajoute au lourd dossier du présumé cerveau, déjà incarcéré pour un meurtre en bande organisée.

Si le conducteur présumé se rétracte après des aveux initiaux, la jeune femme reconnaît son rôle de pilote. Un profil atypique : jamais condamnée mais impliquée dans une autre affaire criminelle avec son complice marseillais, selon Actu Toulouse. La DIPN établit un lien entre ces procédures, révélant l’étendue du réseau.

Des profils criminels entrelacés

Le procès met en lumière des parcours judiciaires alarmants. Le prétendu commanditaire, déjà condamné quatre fois pour vols à main armée et trafic de stupéfiants, cumule les mandats de dépôt. Placé en détention pour un autre meurtre en bande organisée, il clame son innocence dans l’affaire de Saint-Alban.

Son complice montpelliérain, interpellé sur place, porte un casier chargé : menaces de mort, violences et trafic de drogue. Un passé qui contraste avec ses « aveux initiaux suivis d’une rétractation », selon les éléments du dossier.

La troisième accusée, une Marseillaise de 28 ans, joue un rôle trouble. Sans condamnation antérieure, elle admet avoir conduit le véhicule des tueurs. Sa détention préventive s’explique par une autre affaire criminelle commune avec le commanditaire présumé, révèle Actu Toulouse. Un triangle criminel où chaque maillon entretient des liens troubles avec la justice.

Un procès aux multiples ramifications

Le tribunal de Toulouse examine ce jeudi des chefs d’accusation lourds : tentative d’assassinat, recel de véhicules volés et usage d’armes à feu. Le présumé commanditaire risque une prolongation de sa détention provisoire, déjà en cours pour un autre meurtre en bande organisée.

L’erreur d’adresse du 4 juillet 2023 devient l’élément clé du dossier. En visant Adel à Saint-Alban, les tueurs ont involontairement épargné des vies innocentes. « Ils se sont trompés d’adresse », rappelle l’intitulé de l’affaire, résumant une maladresse criminelle aux conséquences judiciaires imprévues. Un paradoxe qui soulève des questions sur la rigueur des réseaux criminels tout en soulageant les victimes collatérales.