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Côte d’Ivoire : 12 jeunes disparus lors d’une fête chrétienne… Le détail qui explique le drame

Julie K.
6 Min de lecture

12 jeunes disparaissent lors d’une célébration pascale en Côte d’Ivoire : comment une sortie religieuse organisée par une église méthodiste a viré au cauchemar dans les eaux d’Abidjan. Alors que les pirogues sont un transport quotidien pour des millions d’habitants, un détail technique relance les questions sur la sécurité des embarcations. L’enquête en cours révèle des éléments troublants sur ce drame survenu à quelques kilomètres de la métropole…

Le drame de la lagune : une sortie festive transformée en cauchemar

Douze enfants et adolescents perdent la vie ce lundi soir dans les eaux de la lagune d’Abidjan. Le groupe participait à une sortie organisée par l’église méthodiste de Tiaha, village situé à 60 km de la métropole ivoirienne, à l’occasion des célébrations pascales. « Des jeunes du village de Tiaha se sont rendus à celui de Kaka, pour la Galilée », précise le ministre des Sports et du Cadre de vie, Adjé Silas Metch.

La tragédie frappe une région où près de 6 millions d’habitants dépendent quotidiennement des transports lacustres. Les victimes, toutes issues de la même communauté, effectuaient un trajet rituel entre deux localités reliées par ce réseau de lagunes.

L’événement religieux, baptisé « Galilée » en référence à la résurrection du Christ, devait marquer un temps fort des festivités. Mais la promenade nocturne en pirogue, moyen de locomotion ancestral ici, a viré au scénario catastrophe. Les questions affluent déjà sur les conditions d’organisation de cette sortie impliquant des mineurs.

La minute où tout a basculé : le récit précis du naufrage

Le drame se produit lors du retour vers Tiaha, après les célébrations religieuses. « Le moteur de la pirogue s’est arrêté à un moment donné, la pirogue s’est renversée », rapporte Gérard Gbato, chef adjoint du district de police de Dabou. Quatre occupants parviennent à regagner la rive, mais douze autres disparaissent dans les eaux de la lagune.

Les premiers éléments de l’enquête pointent une surcharge potentielle de l’embarcation. Une hypothèse officiellement envisagée par les autorités, mais encore non confirmée. Le contraste est saisissant entre l’utilisation routinière de ces bateaux et la soudaineté du drame.

Aucun détail technique n’est encore divulgué sur l’état du moteur ou la capacité réelle de l’embarcation. Les enquêteurs de la gendarmerie analysent minutieusement les conditions météorologiques et le poids total transporté ce soir-là.

L’après-accident : entre secours et questions en suspens

La gendarmerie ivoirienne ouvre une enquête immédiate pour déterminer les circonstances exactes du naufrage. Le ministre Adjé Silas Metch confirme la mobilisation des services de l’État, tandis que les communautés locales s’interrogent sur la sécurité des transports lacustres. Quatre rescapés sont recensés, mais leur état de santé précis reste inconnu des autorités.

« Il est possible qu’il s’agisse d’une surcharge », avance prudemment Gérard Gbato, relançant le débat sur le contrôle des embarcations. Paradoxe troublant : ces pirogues constituent à la fois un patrimoine culturel et un risque potentiel dans une région densément peuplée.

Les enquêteurs se penchent sur deux axes majeurs : le respect des normes de chargement et l’entretien du moteur défaillant. Aucune réglementation claire n’est cependant évoquée dans les déclarations officielles, laissant planer des doutes sur les mécanismes de prévention existants.

Pirogues et lagunes : un mode de vie sous tension

Moyen de transport ancestral, la pirogue reste indispensable pour relier les villages isolés autour d’Abidjan. Ces embarcations traversent quotidiennement un réseau lagunaire complexe qui serpente entre les quartiers de la métropole et ses environs, zone abritant plus de 6 millions d’habitants.

Le drame relance pourtant le débat sur l’équilibre entre traditions et sécurité. Les communautés riveraines dépendent intégralement de ces bateaux pour leurs déplacements, malgré l’absence fréquente de contrôles techniques. La lagune, à la fois axe vital et piège potentiel, concentre tous les paradoxes d’une région en croissance rapide.

Aucun chiffre officiel n’existe sur le nombre d’accidents annuels, mais les habitants interrogés par les autorités évoquent des risques réguliers. Le naufrage de Tiaha expose crûment la vulnérabilité d’un système de transport non régulé, pourtant ancré dans les pratiques sociales et économiques locales.