Dans une intervention poignante sur France 2 lors de l’émission « Les yeux d’Olivier », l’ancienne Miss France Maëva Coucke lève le voile sur une réalité sombre qui se cache derrière les paillettes et les couronnes. Pour la première fois, une Miss France en exercice témoigne ouvertement des ravages du cyberharcèlement qui sévit dans l’univers des reines de beauté.
« Ce n’est pas un sujet à prendre à la légère, des victimes se suicident« , déclare avec émotion celle qui a porté l’écharpe tricolore en 2017. Un témoignage bouleversant qui résonne particulièrement dans un contexte où le cyberharcèlement ne cesse de gagner du terrain sur les réseaux sociaux, touchant aussi bien les personnalités publiques que les anonymes.
Du rêve au cauchemar digital
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Couronnée Miss France en 2017, Maëva Coucke a d’abord vécu ce qui semblait être un conte de fées moderne. Robes de princesse, voyages internationaux, couvertures de magazines… La jeune femme est rapidement devenue une figure médiatique influente, comptant aujourd’hui près de 400 000 abonnés sur les réseaux sociaux.
Mais derrière cette façade glamour se cache une réalité bien plus sombre. L’ancienne Miss révèle avoir été confrontée quotidiennement à un flot de messages haineux, ravivant des blessures de son adolescence. « On me balançait les critiques auxquelles j’avais dû faire face au collège comme ‘Planche à pain’, ‘Manche à balai’« , confie-t-elle.
Qu’est-ce que le cyberharcèlement ?
Le cyberharcèlement désigne une forme de harcèlement exercée via les moyens de communication numériques. Il se caractérise par des actions répétées visant à blesser, humilier ou intimider une personne de manière délibérée. En France, il est puni par la loi et peut être sanctionné jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Un fléau qui touche toute une institution
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Le cas de Maëva Coucke n’est malheureusement pas isolé. Eve Gilles, Miss France 2024, a été la cible d’une vague de haine sans précédent concernant sa coupe de cheveux dès son élection. Angélique Angarni-Filopon a également dû faire face à un déferlement de critiques sur les réseaux sociaux.
Le phénomène prend parfois des tournures dramatiques, comme en témoigne le destin tragique de Cheslie Kryst, Miss USA 2019, qui a mis fin à ses jours en 2022 à New York, ne supportant plus la pression médiatique et le harcèlement en ligne.
Une mobilisation nécessaire
Face à ce fléau grandissant, Maëva Coucke prend position et appelle à une prise de conscience collective. « Il ne faut pas se laisser emporter par tout ça parce que j’aurais pu en pleurer tous les jours. Ce n’est pas parce qu’on est une personnalité publique qu’on doit accepter les critiques en tous genres« , affirme-t-elle avec force.
Les initiatives se multiplient pour lutter contre ce phénomène. Des campagnes de prévention et de sensibilisation sont régulièrement menées, tandis que les plateformes de réseaux sociaux renforcent leurs outils de signalement et de modération.
Les chiffres du cyberharcèlement en France
Selon les dernières études, 1 jeune sur 5 a déjà été victime de cyberharcèlement. Les personnalités publiques sont particulièrement exposées, avec 73% d’entre elles déclarant avoir déjà subi des attaques en ligne. Le phénomène touche tous les âges et toutes les catégories sociales.
Vers un changement des mentalités
Le témoignage de Maëva Coucke marque un tournant dans la perception du cyberharcèlement dans l’univers des Miss. En brisant le silence, elle encourage d’autres victimes à prendre la parole et contribue à faire évoluer les mentalités sur ce sujet encore trop souvent minimisé.
Son message résonne comme un appel à l’action, rappelant que derrière les écrans et les claviers se trouvent des êtres humains aux émotions bien réelles. Une prise de conscience essentielle à l’heure où les réseaux sociaux occupent une place centrale dans nos vies.