L’annonce fait l’effet d’une bombe dans le paysage médiatique français. Cyril Hanouna, figure emblématique du PAF depuis plus d’une décennie, envisage sérieusement de se lancer dans la course à l’Élysée pour 2027. Selon les révélations du magazine Marianne, l’animateur aurait déjà donné son accord à certains membres de son entourage pour évoquer publiquement ses ambitions présidentielles.
À 50 ans, celui que des millions de téléspectateurs surnomment affectueusement « Baba » pourrait ainsi troquer son costume d’animateur pour celui de candidat à la plus haute fonction de l’État. Une métamorphose qui intervient alors que son avenir télévisuel est en pleine mutation, avec l’arrêt programmé de C8 sur la TNT le 28 février 2025.
Du trône de TPMP aux marches de l’Élysée


Depuis 2010, Cyril Hanouna règne sur la télévision française avec son émission « Touche pas à mon poste ». Ce qui n’était au départ qu’un simple talk-show est devenu au fil des années une véritable tribune médiatique où se mêlent divertissement et débats sociétaux. L’animateur a su progressivement transformer son programme en une plateforme d’expression politique, accueillant régulièrement des personnalités politiques de premier plan.
Cette évolution n’est pas le fruit du hasard. Depuis plusieurs années, l’homme d’affaires, dont la fortune est estimée entre 50 et 100 millions d’euros, s’est progressivement positionné comme un intermédiaire entre le peuple et la classe politique, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes.
Les contours d’une candidature qui prend forme
Les modèles d’Hanouna
– Beppe Grillo : Humoriste italien devenu leader du Mouvement 5 étoiles
– Volodymyr Zelensky : Ancien comédien élu président de l’Ukraine
– Coluche : Humoriste français qui avait atteint 10% d’intentions de vote en 1981
Selon les informations de Marianne, Hanouna s’inspire notamment de parcours similaires à l’international. Il regarde avec attention les exemples de Beppe Grillo en Italie et de Volodymyr Zelensky en Ukraine, deux personnalités issues du monde du spectacle ayant réussi leur conversion politique.
Les préparatifs semblent déjà bien avancés. Une équipe d’une dizaine de personnes serait en cours de constitution, mêlant des professionnels issus de sa société de production H2O et des experts recrutés parmi les chroniqueurs de TPMP, dont le politologue Thomas Guénolé.
Un positionnement politique en construction
Si les contours idéologiques restent encore flous, certaines orientations se dessinent. Son entourage évoque un mix entre fermeté sur l’immigration, libéralisme fiscal et défense du pouvoir d’achat. L’animateur ciblerait particulièrement la « France populaire » : celle des banlieues, des gilets jaunes et de la France périphérique.
Les défis d’une candidature présidentielle
– Obtention des 500 parrainages d’élus
– Financement de la campagne
– Crédibilité politique à construire
– Gestion de la transition médiatique
Christophe Barbier, qui a co-écrit un livre avec lui en 2021, le décrit comme un « tribun de la plèbe » cherchant à fusionner démocratie traditionnelle et influence des réseaux sociaux. Une position qui pourrait séduire un électorat en quête de renouveau, mais qui soulève également de nombreuses interrogations quant à sa capacité à exercer les plus hautes fonctions de l’État.
Pour l’heure, l’animateur reste officiellement dans son rôle télévisuel, peut-être échaudé par l’exemple d’Éric Zemmour qui avait dû quitter l’antenne une fois sa candidature officialisée. Mais les SMS consultés par Marianne évoquant la recherche active de parrainages laissent peu de doute sur ses intentions réelles.