Dans son autobiographie, Eddy Mitchell se livre sur son combat contre ses addictions

Angelique S.
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Dans son nouvel ouvrage sobrement intitulé « Autobiographie », Eddy Mitchell se livre comme jamais auparavant. À 82 ans, l’icône du rock français n’hésite plus à aborder ses zones d’ombre et ses combats personnels, levant le voile sur des années de lutte contre diverses addictions. Une confession sans fard, dévoilée lors d’un entretien poignant avec Audrey Crespo-Mara dans l’émission Sept à Huit ce dimanche 24 novembre 2024.

Le « Schmoll » national, comme le surnomment affectueusement ses fans, expose dans ces pages les démons qui l’ont longtemps accompagné, entre alcool, jeu et tabac. Un témoignage rare qui révèle la face cachée d’une des plus grandes figures de la musique française, montrant que derrière le succès se cachent parfois des batailles personnelles intenses.

Les cercles de jeu : une passion dévorante

C’est au début des années 1980 que l’addiction au jeu s’empare d’Eddy Mitchell. Les cercles de jeu deviennent alors ses « résidences secondaires », comme il le confie dans son livre. Une spirale qui aurait pu lui coûter son mariage, sa femme Muriel Bailleul lui ayant lancé un ultimatum décisif : « C’était le jeu ou elle ».

Face à ce choix cornélien, l’artiste prend une décision radicale : il écrit une lettre pour se faire interdire l’accès à tous les cercles de jeux. Une démarche drastique mais salvatrice, qui témoigne de sa détermination à se sortir de cette emprise.


Les cercles de jeu en France
Établissements privés soumis à une réglementation stricte, les cercles de jeu étaient très populaires dans les années 80. La procédure d’auto-interdiction, comme celle choisie par Eddy Mitchell, est une mesure de protection permettant aux joueurs de se faire bloquer l’accès à tous les établissements de jeu.

Le combat contre l’alcool et le tabac

Les révélations sur sa consommation d’alcool sont tout aussi saisissantes. L’interprète de « Sur la route de Memphis » reconnaît avoir consommé jusqu’à deux bouteilles de whisky par jour. « C’était une manie, il n’y avait pas de plaisir », confie-t-il à Audrey Crespo-Mara, décrivant un comportement devenu automatique.

Plus récemment, c’est la cigarette qui a rejoint la liste des addictions vaincues. Sur les conseils pressants de ses médecins, Mitchell a arrêté de fumer il y a un mois à peine. Une décision qu’il commente avec son humour caractéristique : « Ils disent qu’il ne faut pas fumer, pas boire, pas manger gras. Il faut ne rien foutre quoi… On s’y fait plus ou moins. »

Une carrière multifacette malgré les obstacles

Au-delà de ses combats personnels, Eddy Mitchell peut se targuer d’un parcours artistique exceptionnel. De ses débuts comme Claude Moine dans le 9e arrondissement de Paris jusqu’à sa récente incursion dans la bande dessinée avec « Des Lilas à Belleville », l’artiste n’a cessé de se réinventer.


Le parcours d’un touche-à-tout
Chanteur, acteur, auteur de BD et maintenant autobiographe, Eddy Mitchell a multiplié les casquettes artistiques depuis ses débuts avec les Chaussettes Noires en 1962. Sa carrière cinématographique compte également de nombreux rôles marquants, démontrant sa polyvalence artistique.

Face à l’avenir, l’artiste fait preuve de lucidité et de sagesse. S’il exclut désormais toute nouvelle tournée, il continue de partager son histoire à travers l’écriture, prouvant qu’il est possible de se réinventer à tout âge, une fois les démons du passé maîtrisés.