Darmanin clarifie son avenir au gouvernement après les JO 2024

Vladimir P.
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Dans les couloirs feutrés du pouvoir, les rumeurs vont bon train. Depuis quelques semaines, le bruit court que Gérald Darmanin, figure incontournable du gouvernement, s’apprêterait à quitter son poste de ministre de l’Intérieur après les Jeux olympiques de Paris 2024. Une hypothèse qui prend de l’ampleur et que l’intéressé lui-même vient de confirmer.

C’est au cours d’une interview exclusive accordée à Paris Match, publiée ce jeudi 25 juillet, que Gérald Darmanin a levé le voile sur ses intentions. Le ministre, en poste depuis plus de quatre ans, a révélé qu’il envisageait sérieusement de tourner la page après les JO, un événement qu’il considère comme le défi le plus important de sa carrière.

Un départ conditionné par le succès des JO et le choix du Premier ministre

Gérald Darmanin ne cache pas sa fierté d’avoir battu un record de longévité au ministère de l’Intérieur, inégalé depuis les présidences de Charles de Gaulle et Georges Pompidou. Il lie son éventuel départ à la réussite des Jeux olympiques de 2024, qu’il voit comme l’apothéose de son mandat. « Si les JO se passent bien, j’aurai accompli le défi le plus important de ma carrière, marquant la fin d’un cycle », a-t-il confié au magazine.

Toutefois, le ministre reste prudent et ne ferme aucune porte. Il précise que sa décision finale dépendra du choix du futur Premier ministre, successeur de Gabriel Attal. Darmanin pose une condition sine qua non à son maintien au gouvernement : le respect des forces de l’ordre. « Je ne servirai pas dans un gouvernement qui ne respecterait pas les forces de l’ordre », affirme-t-il sans ambiguïté.

Une cohérence dans le discours politique

Cette déclaration s’inscrit dans la continuité des propos tenus par Gérald Darmanin le 21 juin dernier sur France Inter. À l’époque, il avait déjà évoqué la possibilité de démissionner en cas de défaite aux élections législatives. « Si je suis battu, je démissionnerai évidemment le soir même », avait-il déclaré, ajoutant qu’il quitterait également ses fonctions si l’ultra-gauche ou l’ultra-droite venait à l’emporter.

Cette cohérence dans le discours renforce la crédibilité des intentions exprimées par le ministre de l’Intérieur. Elle témoigne d’une réflexion mûrie sur son avenir politique et sur les conditions dans lesquelles il souhaite exercer ses fonctions.

Le symbole de la cravate : un geste politique fort

Parallèlement à ces déclarations, un changement subtil mais significatif a été remarqué dans l’apparence de Gérald Darmanin. Le ministre a récemment multiplié les apparitions publiques sans porter de cravate, un choix vestimentaire qui n’a pas manqué d’attirer l’attention et de susciter des interrogations.

Loin d’être anodine, cette décision s’inscrit dans une démarche politique délibérée. Interrogé à ce sujet lors de l’émission Face à Face sur BFMTV le 24 juillet, Darmanin a expliqué que l’abandon de la cravate était pour lui une façon de marquer une « sécession des élites ». Il dénonce ainsi un fossé grandissant entre les élites (politiques, journalistes, magistrats, économistes, chefs d’entreprise) et le reste de la population.

Un ministre en phase avec les préoccupations citoyennes

« La cravate est devenue le symbole d’une élite. Ne plus la mettre est une façon de montrer que j’ai compris le message », a déclaré le ministre, soulignant sa volonté de se rapprocher des préoccupations des citoyens. Ce geste symbolique, couplé à la période estivale, vise à projeter l’image d’un homme politique à l’écoute et conscient des enjeux sociétaux actuels.

Ainsi, à travers ses déclarations sur son avenir politique et ce changement d’apparence, Gérald Darmanin semble vouloir redéfinir son image et son positionnement au sein du paysage politique français. Entre ambitions personnelles et volonté affichée de rester en phase avec les attentes des Français, le ministre de l’Intérieur prépare visiblement l’après-JO 2024, qu’il considère comme un tournant potentiel de sa carrière.