Krisztina Rady : le tabou brisé
Le documentaire lève le voile sur le suicide de Krisztina Rady, survenu le 10 janvier 2010, à travers des témoignages inédits de son entourage et des extraits de journaux intimes. Pour la première fois, sa sœur et des amis proches décrivent « une femme brisée par son passé avec Cantat », révélant des lettres où l’ex-épouse du chanteur évoquait « l’impossibilité de se reconstruire » après leur divorce.
Des psychologues interviewés dans le film établissent un lien troublant entre les deux tragédies, soulignant un « schéma récurrent de violences psychologiques ». Le documentaire montre comment les pressions médiatiques post-procès et l’omerta autour du meurtre de Trintignant ont contribué à l’isolement de Krisztina, plongeant dans l’émotion les spectateurs avec des photos personnelles de la femme de lettres disparue.
Le revival noir de Noir Désir
Alors que les albums de Noir Désir ressortent en édition vinyle, le documentaire relance la controverse sur l’héritage musical du groupe. Des extraits de concerts récents montrent Cantat acclamé lors de festivals, déclenchant des protestations de collectifs féministes brandissant des pancartes « Un meurtrier sur scène, c’est non ». Netflix a d’ailleurs retiré les titres du groupe de ses playlists suite à une pétition signée par 25 000 personnes.
Des intellectuels et musiciens s’affrontent dans le film : Philippe Manœuvre défend « la séparation entre l’art et l’homme », tandis que la chanteuse Jehnny Beth réplique qu’« on ne peut pas danser sur les cadavres de femmes ». Le documentaire conclut sur des images ambivalentes : un public en liesse scandant « Le vent nous portera » face à des militantes silencieusement tournant le dos à la scène.